Abonnez-vous à notre newsletter pour recevoir chaque lundi le résumé de l'actualité au Bénin et dans le monde.

Émission Totchéhô sur la Radio Rurale de Lalo : Richard Aimé TOSSOU, doctorant en agronomie et promoteur de la ferme EVIAVO, éclaire la jeunesse sur les défis de l’agro-pisciculture et de l’entrepreneuriat agricole

Un parcours académique exemplaire et un engagement concret au service du développement durable et de l’autonomisation des jeunes

La Radio Rurale de Lalo a récemment reçu Richard Aimé TOSSOU, doctorant en agronomie, spécialisé en aquaculture et promoteur de la ferme agro-piscicole EVIAVO. Considéré comme un jeune leader scientifique et entrepreneur engagé, il a partagé sa vision sur l’agro-pisciculture, l’entrepreneuriat agricole et l’importance de l’implication des jeunes pour un développement durable.

1. Un parcours académique exceptionnel

Question 1 : Pouvez-vous nous parler de votre parcours académique, depuis vos études secondaires jusqu’à votre doctorat en Agronomie ?
Réponse 1 :
« Merci beaucoup pour la question. Mon parcours académique au secondaire a été marqué par le choix de la série scientifique D, que j’ai validée avec l’obtention du baccalauréat. Par la suite, j’ai poursuivi mes études à l’université dans le domaine des Sciences Naturelles, jusqu’à obtenir une Maîtrise. Passionné par les ressources aquatiques, j’ai choisi de me spécialiser en Hydrobiologie Appliquée au niveau du Master. Cette formation m’a ouvert la voie vers la recherche et le développement dans le domaine de l’aquaculture. Aujourd’hui, je poursuis des études doctorales en Agronomie, avec une spécialité en Aquaculture, afin d’apporter des solutions concrètes aux défis de la production halieutique et du développement durable. »

2. Une vocation tournée vers l’aquaculture

Question 2 : Qu’est-ce qui vous a motivé à choisir la spécialité Aquaculture pour votre doctorat ?
Réponse 2 :
« J’ai choisi l’aquaculture parce qu’au Bénin, la demande en poisson dépasse largement l’offre nationale. Actuellement, la production locale ne couvre qu’environ 40 % des besoins, ce qui oblige notre pays à importer massivement du poisson. Or, la pêche continentale est déjà surexploitée et ne peut plus suffire. Face à ce défi, l’aquaculture apparaît comme la meilleure alternative pour renforcer la sécurité alimentaire, créer des emplois et réduire la dépendance extérieure. C’est ce qui a motivé mon engagement dans cette spécialité au niveau doctoral. »

3. Une thèse de recherche pour diversifier la production halieutique

Question 3 : Quelles sont les thématiques principales de votre thèse et quels enjeux scientifiques ou pratiques souhaitez-vous adresser à travers vos recherches ?
Réponse 3 :
« Ma thèse porte sur l’essai de domestication du mâchoiron, Chrysichthys nigrodigitatus, une espèce de poisson-chat très prisée par les populations béninoises. Aujourd’hui, l’aquaculture béninoise repose presque exclusivement sur deux espèces, le tilapia et le clarias, alors que les consommateurs souhaitent une plus grande diversité. Cette situation entraîne une forte pression sur les stocks naturels d’autres poissons très consommés, dont le mâchoiron. Mon travail vise donc à étudier cette espèce sous différents aspects – distribution, biologie, alimentation, reproduction – afin de poser les bases scientifiques et techniques de son élevage. L’enjeu est double : offrir aux fermes béninoises de nouvelles espèces d’élevage pour diversifier la production et contribuer à réduire la surexploitation dans les milieux naturels. »

4. Les compétences essentielles pour réussir en aquaculture

Question 4 : Quelles compétences académiques ou techniques considérez-vous comme essentielles pour réussir dans le domaine de l’aquaculture aujourd’hui ?
Réponse 4 :
« Pour réussir aujourd’hui dans le domaine de l’aquaculture, il faut d’abord avoir la vocation, c’est-à-dire la passion pour l’élevage de poissons et la volonté d’apprendre. Ensuite, il est indispensable de se former, que ce soit à l’université ou dans des centres spécialisés, afin d’acquérir les bases scientifiques et techniques. Enfin, la réussite repose surtout sur la pratique : multiplier les stages, participer aux formations pratiques et travailler sur le terrain permettent de transformer la théorie en compétences réelles et opérationnelles. »

5. La ferme agro-piscicole EVIAVO : un projet de référence

Question 5 : Vous êtes promoteur de la ferme agro-piscicole EVIAVO. Pouvez-vous nous présenter ce projet et ses principales activités ?
Réponse 5 :
« L’aventure de la ferme agro-piscicole EVIAVO a commencé en 2015 dans mon village, où je m’étais lancé dans l’élevage de lapins. En 2020, j’ai décidé de délocaliser la ferme à Aplahoué et de l’élargir, afin de diversifier les activités et de répondre davantage aux besoins locaux. Aujourd’hui, la ferme développe trois principales filières : la cuniculture avec l’élevage de lapins, l’aviculture avec les poules et les cailles, et la pisciculture pour la production de poissons. À travers cette diversité, notre objectif est de promouvoir une production durable, de renforcer la sécurité alimentaire et de rendre les protéines animales plus accessibles aux communautés. »

Question 6 : Quelles ont été vos principales motivations pour lancer cette ferme ?
Réponse 6 :
« Ma principale motivation pour lancer la ferme EVIAVO est de répondre à un double défi : le besoin croissant en protéines animales de qualité et la création d’emplois au niveau local. Notre vision est de contribuer à la sécurité alimentaire tout en offrant des opportunités économiques aux jeunes. »

Question 7 : Quels défis avez-vous rencontrés dans la mise en place et le développement de votre ferme et comment les avez-vous surmontés ?
Réponse 7 :
« Comme tout projet agricole, la mise en place et le développement de ma ferme EVIAVO n’a pas été sans défis. Le principal obstacle a été le manque de moyens financiers, qui m’a obligé à prioriser et limiter certains besoins au départ. Un autre défi important était de trouver des collaborateurs fiables et compétents. Pour y faire face, j’ai décidé de rompre avec le recours systématique aux membres de ma famille ou aux personnes proposées par des amis, et de recruter progressivement des collaborateurs motivés et sérieux, capables de s’investir pleinement dans le projet. Ces choix ont permis à la ferme de se stabiliser et de se développer durablement. »

6. L’importance de l’agro-pisciculture pour le développement local et national

Question 8 : Selon vous, quelle est l’importance de l’agro-pisciculture pour le développement local et national ?
Réponse 8 :
« L’agro-pisciculture joue un rôle stratégique pour le développement local et national. Elle contribue d’abord à la sécurité alimentaire en produisant des protéines animales de qualité, tout en rendant le pays moins dépendant des importations. Ensuite, elle crée des emplois, génère des revenus pour les familles et stimule l’économie locale. Enfin, en diversifiant les productions agricoles et aquacoles, elle favorise un développement durable et résilient, tout en offrant aux jeunes des opportunités pour s’engager dans l’entrepreneuriat agricole. »

7. Un engagement social et éducatif envers les jeunes

Question 9 : Vous êtes engagé dans des actions sociales et dans la formation des jeunes. Pouvez-vous nous parler de ces initiatives ?
Réponse 9 :
« Je suis très engagé dans la formation des jeunes, notamment dans ma commune de Lalo et à travers tout le département du Couffo. J’ai organisé et animé plusieurs sessions de formation sur l’élevage et l’entrepreneuriat agricole, parfois à mon initiative, parfois en partenariat avec des élus locaux ou des structures religieuses. L’objectif est de transmettre des compétences pratiques aux jeunes pour qu’ils puissent créer leurs propres activités, renforcer leur autonomie et contribuer au développement économique local. »

Question 10 : Quelles sont vos motivations principales pour former et accompagner la jeunesse dans votre domaine ?
Réponse 10 :
« Ma principale motivation vient du constat que beaucoup de jeunes ne s’intéressent plus à l’agriculture, alors que tout pays repose d’abord sur ce secteur. Quand l’agriculture va, tout va. Pour ma part, ma manière de contribuer à changer cette perception est de former et d’accompagner les jeunes, afin de leur montrer que l’agriculture peut être à la fois passionnante et porteuse d’opportunités économiques. »

Question 11 : Quels types de programmes ou de formations proposez-vous aux jeunes et quels résultats avez-vous observés jusqu’à présent ?
Réponse 11 :
« Dans nos programmes de formation pour les jeunes, nous commençons par des cours théoriques pour leur donner les bases scientifiques et techniques de l’agriculture et de l’élevage, puis nous les impliquons dans des stages pratiques en fermes pour mettre en application ces connaissances. Plusieurs jeunes formés se sont déjà installés pour leur propre compte, même si les résultats ne sont pas encore à la hauteur de nos attentes. Néanmoins, c’est très encourageant, car cela montre qu’ils commencent à s’approprier ces compétences et à développer leur autonomie. »

Question 12 : Selon vous, quelles qualités ou compétences un jeune doit-il développer pour réussir dans l’agro-pisciculture et l’entrepreneuriat agricole ?
Réponse 12 :
« Pour réussir dans l’agro-pisciculture et l’entrepreneuriat agricole, un jeune doit développer avant tout la patience, le courage et la résilience. La patience, parce que les résultats ne viennent pas immédiatement ; le courage, pour oser se lancer et affronter les défis du terrain ; et la résilience, pour surmonter les difficultés et persévérer malgré les échecs. Ces qualités sont essentielles pour transformer une idée en succès durable dans le secteur agricole. »

8. Objectifs scientifiques et professionnels

Question 13 : Quels sont vos principaux objectifs à court et moyen terme, tant sur le plan scientifique que professionnel ?
Réponse 13 :
« À court terme, mon objectif principal est de finaliser et soutenir ma thèse, afin de consolider mes connaissances et contribuer scientifiquement au développement de l’aquaculture au Bénin. À moyen terme, je souhaite agrandir ma ferme EVIAVO, diversifier davantage les activités et renforcer la production de protéines animales pour répondre aux besoins locaux. Ces deux axes – scientifique et professionnel – sont complémentaires et visent à renforcer à la fois la recherche et l’impact concret sur le terrain. »

Question 14 : Vous êtes-vous déjà intéressé à la politique ou à l’action publique ? Si oui, qu’est-ce qui vous motive à envisager cette voie ?
Réponse 14 :
« Oui, je me suis déjà intéressé à la politique. Ce qui me motive, c’est de mettre mes compétences au service de la population, afin de contribuer à des prises de décisions plus efficaces et orientées vers le développement local et national. Mon objectif serait d’apporter des solutions concrètes et pratiques qui améliorent la vie des citoyens et soutiennent le progrès économique et social. »

Question 15 : Selon vous, comment vos expériences académiques, professionnelles et sociales pourraient-elles contribuer à une éventuelle carrière politique ?
Réponse 15 :
« Les défis que j’ai rencontrés tout au long de mon parcours académique, professionnel et social constituent un véritable apprentissage pour une éventuelle carrière politique. Ils m’ont permis de mieux comprendre les besoins des populations, de développer des compétences en gestion de projets et en leadership, et de trouver des solutions concrètes aux problèmes rencontrés. Cette expérience me donne aujourd’hui une vision pratique et réaliste que je pourrai mettre au service du développement local et national. »

9. Conseils et philosophie de vie

Question 16 : Quels conseils donneriez-vous à un jeune aspirant à suivre vos pas, que ce soit dans la science, l’entrepreneuriat ou l’action sociale ?
Réponse 16 :
« Mon conseil aux jeunes qui souhaitent suivre mes pas, que ce soit dans la science, l’entrepreneuriat ou l’action sociale, est d’être ambitieux, de se fixer des objectifs clairs et de travailler avec détermination pour les atteindre, malgré

Question 17 : Comment décririez-vous votre philosophie de vie ou votre approche personnelle face aux défis professionnels et sociaux ?
Réponse 17 :
« Ma philosophie de vie repose sur la persévérance, la résilience et l’engagement. Face aux défis professionnels ou sociaux, j’essaie toujours de voir les obstacles comme des opportunités d’apprentissage et de croissance. Je crois que chaque difficulté peut être surmontée avec patience, courage et détermination, et que c’est en restant constant dans ses efforts qu’on parvient à transformer des idées en réalisations concrètes au service de la communauté. »

Question 18 : Quel héritage souhaitez-vous laisser, à travers vos actions scientifiques, entrepreneuriales et sociales ?
Réponse 18 :
« À travers mes actions scientifiques, entrepreneuriales et sociales, je souhaite laisser un héritage de développement et de transformation positive. Je veux contribuer à la promotion d’une agriculture et d’une aquaculture durables, à l’autonomisation des jeunes et à l’amélioration de la sécurité alimentaire. Mon ambition est que mes initiatives servent d’exemple et inspirent d’autres personnes à s’engager pour le progrès de notre communauté et de notre pays. »

Un modèle d’excellence et d’engagement pour la jeunesse béninoise

L’entretien accordé à la Radio Rurale de Lalo illustre parfaitement le parcours exceptionnel de Richard Aimé TOSSOU, un jeune doctorant visionnaire et un entrepreneur engagé. Sa rigueur scientifique, sa passion pour l’agro-pisciculture, son audace entrepreneuriale et son engagement social en faveur de la jeunesse font de lui un exemple éclatant de réussite et de leadership.

Richard TOSSOU incarne la jeunesse béninoise dynamique, déterminée et résolument tournée vers l’avenir. Son engagement démontre que la science et l’entrepreneuriat peuvent être de puissants leviers pour le développement durable, la sécurité alimentaire et l’autonomisation des jeunes.

À travers son parcours académique, son projet EVIAVO et ses initiatives de formation et de mentorat, il se positionne comme un véritable phare pour sa communauté et pour le Bénin, un modèle inspirant que chaque jeune peut admirer et suivre.

En somme, Richard Aimé TOSSOU est plus qu’un scientifique et entrepreneur : il est un bâtisseur de solutions concrètes, un mentor pour la jeunesse et un acteur clé du développement durable

Auteur

Firmin SOWANOU

Firmin SOWANOU

Directeur de Publication KAFOWEB

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Partager l'article:

Facebook
Twitter
LinkedIn
Telegram
WhatsApp
Reddit

Articles relatifs