Le doyen d’âge présidentiel d’Afrique repart pour sept ans supplémentaires
C’est désormais officiel : Paul Biya vient d’être investi pour un huitième mandat à la tête du Cameroun. À 92 ans bien sonnés, le chef de l’État le plus âgé d’Afrique prouve qu’en matière de longévité politique, il reste imbattable. Quarante-trois ans après son arrivée au pouvoir, le “sphinx d’Etoudi” entame une nouvelle aventure de sept ans, direction 2032. Objectif : 99 ans et, pourquoi pas, un record mondial d’endurance institutionnelle.
Une cérémonie de stabilité millésimée
C’est sous les applaudissements d’un public trié sur le volet que Paul Biya a prêté serment, jurant fidélité à la nation et à sa propre constance au sommet de l’État. La cérémonie, retransmise en direct sur les médias publics, ressemblait à un rituel bien rodé : orchestre national, discours officiels, et le moment tant attendu du serment présidentiel, prononcé avec la même sérénité qu’en 1982.
Le pouvoir comme élixir de jeunesse
À l’âge où d’autres se préoccupent de leur tension artérielle ou de leurs souvenirs de service militaire, Paul Biya semble, lui, puiser dans la politique une véritable source de vitalité. Sa capacité à se réinventer sans jamais changer intrigue observateurs et analystes. Certains évoquent une endurance “hors norme”, d’autres parlent d’un art consommé de la continuité. Une chose est sûre : au Cameroun, la retraite politique reste un concept purement théorique.
Des chiffres qui défient la chronologie
En 43 ans de règne, le président camerounais a vu passer huit Jeux olympiques, sept présidents français, et plusieurs générations de citoyens. Pendant que les autres nations africaines renouvellent leurs dirigeants, Yaoundé maintient sa ligne de stabilité — un mot qui, dans le dictionnaire camerounais, rime avec “Biya”.
Un pays figé dans la longévité du pouvoir
Au-delà de la solennité du moment, cette investiture réaffirme le paradoxe camerounais : un pays jeune, dirigé par un président nonagénaire, symbole d’une continuité qui traverse les décennies. Si la jeunesse rêve de renouveau, elle doit encore patienter — au moins jusqu’à la fin du septennat 2032, sauf prolongation.
À Etoudi, le temps semble suspendu. Paul Biya, lui, avance, imperturbable, dans un marathon politique qui a cessé d’avoir une ligne d’arrivée.


















