Cotonou, Tribunal de première instance – Après plusieurs années de procédure, le verdict est enfin tombé dans l’affaire opposant la citoyenne Juliette Gbaguidi à l’artiste Gbèzé. Le chanteur a été condamné avec mandat de dépôt à douze mois d’emprisonnement dont six mois fermes pour injures publiques, diffamation et atteinte à la dignité humaine.
La justice béninoise rend sa décision
À la sortie de l’audience, Juliette Gbaguidi s’est dite soulagée et satisfaite du dénouement de cette longue bataille judiciaire.
« Tous ceux qui pensent que la justice béninoise est corrompue, je dis non et non. Elle vient de prouver qu’elle est impartiale. Certes, l’affaire a duré plusieurs années, mais la vérité a fini par triompher. Je remercie la justice et mes avocats qui ont permis que le droit soit enfin dit aujourd’hui », a-t-elle déclaré.
Des propos jugés injurieux et dégradants
L’affaire trouve son origine dans une chanson de l’artiste contenant des paroles offensantes et calomnieuses visant directement Juliette Gbaguidi. Selon la plaignante, Gbèzé l’a publiquement insultée, la traitant de « prostituée qui coucherait avec des chiens en France ».
« J’ai fermé les yeux dans un premier temps, mais il a récidivé en associant mon image à celle d’un chimpanzé sur TikTok, et en publiant des vidéos de moi dansant sur sa chanson insultante », a-t-elle expliqué devant le tribunal.
Une reconnaissance judiciaire du préjudice moral
La plaignante reconnaît avoir traversé une période difficile marquée par le doute et l’humiliation.
« J’ai douté par moments, mais grâce à l’Institut National de la Femme (INF) et à mes avocats, nous avons obtenu justice. Mes enfants et moi sommes aujourd’hui soulagés après toutes les humiliations subies », a-t-elle confié.
Une leçon sur la responsabilité publique des artistes
Selon le jugement rendu, le chanteur est reconnu coupable d’avoir porté atteinte à l’honneur et à la réputation de la plaignante par la diffusion d’une œuvre à caractère injurieux. Le tribunal a estimé que la liberté artistique ne saurait justifier des propos portant atteinte à la dignité d’autrui.
Cette affaire rappelle les limites de la liberté d’expression dans le domaine artistique et souligne la responsabilité morale des créateurs de contenus dans l’usage des médias et des réseaux sociaux.

















