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Changement climatique au Bénin : le doctorant Richard Aimé TOSSOU propose la restauration de forêts sacrées dans chaque village pour renforcer la résilience écologique et culturelle

Le changement climatique s’impose aujourd’hui comme l’un des plus grands défis auxquels le Bénin est confronté. Ses effets se manifestent déjà dans tous les secteurs, notamment l’agriculture, l’environnement et la vie socio-économique des populations rurales. Parmi les phénomènes les plus préoccupants, l’irrégularité croissante des pluies bouleverse profondément les habitudes et fragilise la résilience des communautés locales. Les saisons deviennent de plus en plus imprévisibles : pluies qui arrivent tard, qui s’abattent parfois de manière excessive en très peu de temps, puis laissent place à de longues périodes de sécheresse.

Cette instabilité hydrique entraîne une perturbation des calendriers agricoles, une baisse significative des rendements, une fragilisation des sols, une augmentation des risques d’inondation et l’apparition de pénuries d’eau dans plusieurs zones du pays. À ces difficultés s’ajoutent la chaleur extrême, la dégradation des terres, la perte de biodiversité et la diminution progressive des ressources forestières. Face à ces réalités, il devient essentiel d’imaginer et de promouvoir des solutions locales, réalistes et adaptées au contexte socioculturel béninois.

Le rôle fondamental des forêts dans la régulation du climat

Les forêts jouent un rôle déterminant dans l’équilibre climatique. Elles constituent un rempart naturel contre les effets du changement climatique grâce à leur capacité à :

  • stocker le carbone et réduire la concentration de gaz à effet de serre ;
  • réguler le cycle de l’eau en favorisant l’infiltration et en protégeant les sources ;
  • stabiliser les sols et limiter les risques d’érosion ;
  • créer des microclimats plus frais et plus stables ;
  • préserver la biodiversité, essentielle au fonctionnement harmonieux des écosystèmes.

Au Bénin, cependant, les forêts naturelles disparaissent progressivement sous l’effet de la pression agricole, de l’urbanisation croissante, de l’exploitation anarchique du bois et des feux de brousse. Cette dégradation affaiblit encore davantage la capacité du pays à faire face aux dérèglements climatiques, compromettant les efforts de développement durable.

La proposition du doctorant : réintroduire les forêts sacrées dans chaque village et quartier

Dans ce contexte, le jeune doctorant en aquaculture Richard Aimé TOSSOU propose au gouvernement du Bénin et aux autorités locales l’instauration d’un programme national dédié à la création ou à la restauration de forêts sacrées dans chaque village et dans chaque quartier de ville. Il s’agit d’une approche qui puise dans l’histoire culturelle du pays et qui s’appuie sur un modèle ancestral ayant longtemps contribué à la protection de l’environnement.

Les forêts sacrées constituent en effet un élément majeur du patrimoine culturel béninois. Avant la période moderne, elles servaient non seulement de lieux de culte, de méditation et de refuge spirituel, mais aussi de zones écologiques strictement protégées. Leur statut sacré interdisait toute coupe d’arbres, toute intrusion désordonnée, toute chasse et toute activité susceptible de nuire à l’écosystème. Grâce à ces interdits, ces espaces jouaient le rôle de véritables sanctuaires naturels où la biodiversité se conservait de manière durable.

Aujourd’hui, ce modèle ancestral peut être revisité et intégré dans une stratégie moderne de lutte contre le changement climatique.

Impliquer également les réserves administratives et espaces publics

Pour renforcer cette initiative, Richard Aimé TOSSOU suggère également que le gouvernement identifie des réserves administratives – notamment les zones non aménagées, les friches domaniales, les parcelles publiques inutilisées et les zones tampons – susceptibles d’être transformées en forêts sacrées. Ces espaces pourraient être confiés aux communautés locales, aux chefs traditionnels, aux structures décentralisées ou aux comités de développement afin d’assurer leur protection et leur entretien.

Une telle approche favoriserait non seulement l’expansion de la couverture forestière nationale, mais aussi la mise en place d’une gouvernance participative qui respecte les réalités culturelles et sociales du pays. Elle permettrait de renforcer le lien entre populations et environnement tout en valorisant leurs savoirs locaux.

Pourquoi privilégier les forêts sacrées plutôt que de simples plantations ou espaces verts ?

La réflexion du doctorant va au-delà d’une simple initiative de reboisement. Il explique pourquoi les forêts sacrées constituent une solution plus durable que de simples plantations d’arbres ou de jardins publics :

1. Le caractère sacré garantit une protection effective
Dans la culture béninoise, le sacré inspire respect et responsabilité. Une forêt sacrée n’est pas un espace ouvert à tous. Elle est régie par des règles strictes, des interdits et une surveillance traditionnelle. Ce statut lui permet de résister beaucoup mieux aux dégradations anthropiques que les plantations ordinaires, souvent négligées ou détruites.

2. La co-responsabilité des populations
Parce qu’elle est porteuse de valeurs spirituelles, la forêt sacrée devient un patrimoine collectif auquel la communauté tient profondément. Les habitants s’impliquent naturellement dans sa protection, non pas par obligation administrative, mais par conviction culturelle et spirituelle.

3. Une conservation naturelle et peu coûteuse
Contrairement à d’autres types d’espaces verts nécessitant un entretien permanent et un financement conséquent, les forêts sacrées se conservent presque naturellement grâce au respect des règles traditionnelles. Elles représentent ainsi une solution durable, peu onéreuse et efficace.

4. Une valorisation de l’identité culturelle et de la cohésion sociale
Au-delà de l’aspect écologique, les forêts sacrées favorisent la transmission des savoirs, renforcent l’unité communautaire et contribuent à maintenir vivante une partie essentielle du patrimoine immatériel béninois.

Une solution béninoise, durable et profondément enracinée

Face à l’urgence climatique, le Bénin a besoin de solutions innovantes, réalistes et adaptées à ses réalités socioculturelles. La restauration des forêts sacrées dans chaque village et quartier apparaît comme une voie pertinente, à la fois écologique, culturelle et durable. Elle permettrait de lutter contre l’irrégularité des pluies, de protéger les sols, de conserver la biodiversité, de tempérer le climat local et de renforcer la résilience des communautés.

Richard Aimé TOSSOU lance ainsi un appel à l’État béninois, aux collectivités locales, aux chefs traditionnels, et aux organisations environnementales pour qu’ils s’unissent afin de favoriser la création et la protection de ces forêts sacrées à travers tout le territoire national. Selon lui, cette initiative représente une opportunité unique de concilier respect de la nature, préservation des valeurs culturelles et vision moderne du développement.

Réintroduire les forêts sacrées au Bénin, c’est offrir aux générations futures un environnement plus stable, plus sain et plus harmonieux, tout en redonnant ses lettres de noblesse à une pratique ancestrale profondément béninoise.

Auteur

Firmin SOWANOU

Firmin SOWANOU

Directeur de Publication KAFOWEB

2 commentaires

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    Répondre
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