Le Président Patrice Talon a récemment procédé à la nomination de douze personnalités politiques au titre de ministres conseillers. Ces nominations, officialisées lors du Conseil des ministres du mercredi 11 décembre 2024, s’inscrivent dans une dynamique visant à renforcer l’efficacité de l’action gouvernementale tout en consolidant les bases électorales de la majorité présidentielle.
Quelles sont leurs missions ?
Ces ministres conseillers, issus des rangs des partis de la mouvance présidentielle, se voient confier des responsabilités stratégiques. Leur rôle s’articule autour des axes suivants :
1.Participation à la gouvernance
Forts de leur expérience politique et de leur connaissance des réalités locales, les ministres conseillers contribuent à l’élaboration des grandes orientations sectorielles et à la définition des politiques publiques.
- Suivi des actions gouvernementales
Sur le terrain, ils veillent à la mise en œuvre effective des projets et réformes inscrits dans le Programme d’Actions du Gouvernement (PAG), jouant ainsi un rôle de relais entre la planification et les réalisations concrètes. - Conseils stratégiques
Grâce à leur ancrage local et leur compréhension des besoins des populations, ils apportent au chef de l’État des analyses pertinentes et adaptées, favorisant une prise de décision plus pragmatique et inclusive. - Représentation au sein des instances gouvernementales
Les ministres conseillers participent aux réunions interministérielles et à d’autres activités stratégiques, où ils assurent la coordination entre les ministères et servent d’intermédiaires entre le pouvoir central et les acteurs locaux. Une gouvernance équilibrée
L’objectif principal de cette initiative est de conjuguer compétences politiques et technocratiques afin d’instaurer un équilibre dans la gestion publique. En intégrant ces personnalités au cœur des instances décisionnelles, le président Talon entend renforcer la synergie entre expertise technique et expérience politique.
Une stratégie politique en vue de 2026
Au-delà de l’aspect institutionnel, ces nominations revêtent une forte dimension politique. En récompensant des figures politiques restées fidèles à son camp depuis 2016, le président Talon prépare activement les prochaines échéances électorales. Ces ministres conseillers joueront un rôle clé dans la préservation des acquis du régime et dans la mobilisation des soutiens en vue de l’élection présidentielle de 2026.
Dans une récente déclaration, le chef de l’État avait affirmé sa volonté de s’impliquer dans la désignation de son successeur, afin de garantir une continuité dans la mise en œuvre de ses réformes. La création de ce collège s’inscrit donc dans une stratégie globale de préservation de son héritage politique.
Un enjeu d’efficacité et de proximité
Si cette initiative se présente comme un outil puissant pour renforcer la gouvernance et l’avenir politique du Bénin, son efficacité dépendra de la capacité des ministres conseillers à répondre aux attentes des citoyens. Ce collège, véritable pont entre le pouvoir central et les réalités locales, devra prouver sa pertinence en comblant les écarts entre la vision stratégique et les besoins des populations.
Le Collège des Ministres Conseillers est donc à la fois un outil de gouvernance et un pari politique. Reste à voir si cette stratégie saura allier efficacité institutionnelle et consolidation des soutiens en vue des défis à venir.