L’ancien délégué financier de la Présidence de la République du Bénin se retrouve dans la tourmente judiciaire. Poursuivi aux côtés de son frère dans une affaire de présumées malversations liées à l’attribution de marchés publics, le haut fonctionnaire risque jusqu’à sept ans de prison ferme selon les réquisitions du ministère public prononcées devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET).
Au terme de plusieurs audiences, le parquet spécial a retenu contre les deux co-prévenus les charges d’abus de fonctions, complicité d’abus de fonctions et blanchiment de capitaux, conformément aux articles 375 et suivants du Code pénal béninois. Outre la peine privative de liberté, une amende de 10 millions de francs CFA a été requise contre chacun des accusés.
Marchés publics truqués et enrichissement personnel
Dans son argumentaire, le ministère public a mis en lumière des violations graves du Code des marchés publics. L’ancien délégué est accusé d’avoir monté des dossiers pour favoriser certains soumissionnaires, leur transmettant des informations confidentielles. Il leur aurait permis de remporter plusieurs marchés publics, dont l’exécution était confiée à son propre frère.
Le magistrat a également évoqué une manipulation des processus d’attribution par le biais du positionnement stratégique de certaines personnes comme PRMP (Personnes responsables des marchés publics), afin de garantir l’obtention de marchés.
Une perquisition au domicile du principal prévenu a permis de retrouver des documents à en-tête relatifs à plusieurs marchés, ce que le ministère public considère comme des preuves matérielles de fraude. Concernant le blanchiment de capitaux, le parquet estime que l’ancien délégué aurait réinvesti les gains obtenus frauduleusement dans d’autres activités, consolidant ainsi les soupçons de corruption.
La défense plaide la relaxe
Face à ces accusations, la défense a réclamé la relaxe, au moins au bénéfice du doute. Les avocats ont dénoncé un procès inéquitable, estimant que leur client paie seul pour un système plus vaste. « C’est une affaire du plus fort contre le plus faible », a déclaré l’un d’eux, soulignant que l’ex-délégué a agi avec loyauté dans ses fonctions.
Verdict attendu le 7 juillet
La Cour a mis l’affaire en délibéré. Le verdict est attendu pour le 7 juillet 2025, date à laquelle sera connue l’issue judiciaire de ce dossier hautement sensible.