Depuis sa cellule à Lomé, Gabriel Laurex Ajavon, homme d’affaires, a adressé une lettre ouverte au président béninois Patrice Talon. Dans ce courrier, il revient sur les circonstances de son arrestation et propose des pistes pour une réconciliation nationale.
Gabriel Ajavon évoque les événements qui ont marqué son parcours, expliquant que ses problèmes ont débuté après son appel à voter pour l’opposition lors des législatives de janvier 2023. Il raconte avoir quitté le Bénin pour Lomé le 23 janvier 2023 pour des raisons professionnelles, avant que la Brigade économique et financière (Bef) ne lui adresse une convocation pour le 25 janvier. Le 24 janvier, Interpol Bénin aurait demandé à son homologue togolais de l’interpeller, une démarche qu’il considère comme une violation de ses droits.
Défendant son innocence, Ajavon souligne que son casier judiciaire est vierge au Bénin et au Togo et que l’affaire qui le concerne relève d’un conflit commercial plutôt que d’une infraction pénale. Dans sa lettre, il dresse un constat accablant de la situation politique et sociale au Bénin, appelant à un retour à la Constitution de 1990, qui a permis l’ascension de Patrice Talon au pouvoir.
“Pas de conférence nationale, pas d’amnistie, mais une grâce présidentielle”, suggère-t-il, ajoutant que ce geste permettrait de gagner le pardon de la moitié des Béninois. Gabriel Ajavon appelle également à la mise en place d’une élection présidentielle libre, inclusive et transparente en 2026.
Cette lettre s’inscrit dans un contexte politique tendu, marqué par les tensions entre le pouvoir en place et l’opposition, notamment ceux en exil ou en détention. Il reste à voir si cet appel à l’apaisement sera entendu par les autorités béninoises.