Au Bénin, l’interprétation du Toffa 2025 par le prêtre Fâ et membre du Comité des rites vodun, David Koffi Aza, fait polémique. Trois citoyens béninois, Judicaël Glèlè, Prosper Bodjrènou et Noël Olivier Koko, ont déposé un recours devant la Cour constitutionnelle, l’accusant de violation de la Constitution et de propos portant atteinte aux principes démocratiques.
Ils lui reprochent d’avoir tenu des déclarations suggérant qu’un départ du président en 2026 serait regrettable, ce qui, selon eux, remet en question la limitation des mandats présidentiels prévue par la loi fondamentale.
Des propos au cœur de la controverse
Lors d’une émission diffusée sur TVC Bénin le 12 janvier 2025, David Koffi Aza a déclaré :« Si nous faisons tout pour que le président parte en 2026, que ce soit les mouvanciers ou les opposants, nous allons tous le regretter. Il faut le noter… »* Un message qu’il aurait réitéré sur d’autres chaînes de télévision et radios.
Pour les requérants, ces propos sont une atteinte aux principes démocratiques, en ce qu’ils incitent à une remise en cause de l’alternance et de la limitation des mandats, consacrées par les articles 34 et 42 de la Constitution. Ils dénoncent une tentative d’influencer l’opinion publique en faveur d’un maintien au pouvoir du président au-delà des limites constitutionnelles.
Un précédent invoqué : la décision DCC 14-156 de 2014
Les plaignants s’appuient sur une jurisprudence de la Cour constitutionnelle, notamment la décision DCC 14-156 du 19 août 2014. À cette époque, la Cour avait jugé que la liberté d’expression ne pouvait servir de justification à des propos remettant en cause les dispositions constitutionnelles, notamment la limitation des mandats présidentiels.
Une décision attendue sur la portée du Toffa 2025
Ce recours relance le débat sur l’influence des figures spirituelles dans l’espace politique et la limite entre liberté d’interprétation du Fâ et respect des institutions républicaines. La Cour constitutionnelle devra trancher et déterminer si les propos de David Koffi Aza constituent une violation de la loi fondamentale ou s’ils relèvent simplement de son droit à l’interprétation spirituelle.