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Le Président burkinabè Ibrahim Traoré reçoit son passeport estampillé AES

Le 30 janvier 2025, lors d’une cérémonie marquante, le Président burkinabè Ibrahim Traoré a officiellement reçu son passeport estampillé AES (Alliance des États Souverains). Cette initiative intervient dans un contexte diplomatique tendu et symbolise une rupture avec l’Organisation des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), dont le Burkina Faso a progressivement pris ses distances depuis le coup d’État de septembre 2022.

En recevant ce passeport, le président Traoré a affirmé : « Désormais, la CEDEAO, ou ce qui reste de la CEDEAO, est définitivement derrière nous. » Cette déclaration, lourde de sens, marque un tournant décisif dans la politique étrangère du pays, soulignant un désir affirmé de souveraineté et d’indépendance vis-à-vis des instances régionales.

Une rupture avec la CEDEAO

Depuis le renversement du gouvernement du président Roch Marc Christian Kaboré, le Burkina Faso a été confronté à une série de sanctions économiques et diplomatiques de la part de la CEDEAO, qui a condamné l’élévation au pouvoir du président Traoré par voie militaire. La position de la CEDEAO sur les transitions démocratiques en Afrique de l’Ouest a conduit à des tensions croissantes, avec des appels à un retour rapide à l’ordre constitutionnel.

Le Burkina Faso, sous la direction de Traoré, a progressivement pris ses distances avec la CEDEAO, cherchant à se libérer des pressions extérieures et à réaffirmer sa pleine souveraineté. Le geste de recevoir le passeport AES est un symbole fort de cette volonté de s’affranchir des anciennes structures régionales perçues comme un obstacle à l’indépendance du pays.

AES : une nouvelle alliance de souveraineté ?

L’Alliance des États Souverains, initiée par le Burkina Faso, semble être une réponse directe aux défis posés par la CEDEAO et à l’ingérence perçue de certaines puissances occidentales dans les affaires africaines. Ce passeport AES, tout en étant un acte symbolique, représente aussi une étape dans la construction de nouvelles alliances plus en phase avec les ambitions souverainistes du Burkina Faso. Il s’agit d’un message clair envoyé à la communauté internationale : le pays choisit désormais ses partenaires sur la base de ses intérêts nationaux, loin des ingérences extérieures.

Le Burkina Faso semble vouloir s’orienter vers des relations plus équilibrées, en multipliant les contacts avec d’autres nations africaines qui partagent cette vision de souveraineté et de non-alignement vis-à-vis des anciennes puissances coloniales et de leurs structures régionales.

Les enjeux géopolitiques : un signal pour l’Afrique ?

Cette démarche burkinabè pourrait-elle inspirer d’autres pays de la région à suivre une voie similaire ? L’aspiration à une Afrique plus unie et indépendante, affranchie des tutelles internationales, semble se renforcer au fur et à mesure que des gouvernements comme celui de Traoré choisissent de mettre en avant la souveraineté nationale plutôt que de se soumettre aux diktats des institutions régionales ou internationales.

Le geste du Président Traoré pourrait ainsi marquer le début d’une nouvelle ère pour le Burkina Faso et, potentiellement, pour d’autres nations africaines en quête de réaffirmation de leur indépendance vis-à-vis de la CEDEAO, voire des grandes puissances mondiales.

En conclusion, la remise du passeport estampillé AES au président Ibrahim Traoré est bien plus qu’un acte administratif. Elle envoie un message fort : le Burkina Faso est prêt à rompre avec un ordre régional qu’il juge dépassé, et à tracer sa propre voie vers un avenir où la souveraineté nationale est au cœur des priorités.

Auteur

Firmin SOWANOU

Firmin SOWANOU

Directeur de publication KAFOWEB !

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