L’Union Progressiste le Renouveau (UPR) a réagi fermement, vendredi 7 février 2025, aux propos récents de Maître Adrien Houngbédji sur la nécessité du dialogue politique, le retour des exilés et la libération des prisonniers politiques. Une prise de position qui a surpris, d’autant plus que l’ancien président du Parti du Renouveau Démocratique (PRD) s’exprimait sans mandat officiel du parti issu de la fusion du PRD et de l’UP en 2022.
Une déclaration inattendue qui bouscule l’opinion
Lors d’une cérémonie de vœux organisée le week-end des 1er et 2 février avec des figures historiques de l’ancien PRD, Adrien Houngbédji a plaidé pour un apaisement politique à travers un dialogue inclusif :
« Nous devons rester toujours rassemblés pour construire ensemble le pays. Donc ma conviction forte, c’est que les prisonniers politiques, il faut les sortir. Ma conviction forte, c’est que ceux qui sont en exil, il faut qu’ils reviennent. C’est comme ça que nous avions fait la Conférence nationale (…) J’en appelle de mes vœux à ce que nous nous retrouvions sous l’arbre à palabre, que nous mettions tout sur table. »
Ces propos ont immédiatement suscité des interrogations au sein de l’opinion publique et des rangs de l’UPR. En effet, depuis la fusion des partis en 2022, l’UPR s’est affirmée comme la principale force politique de la mouvance présidentielle, soutenant les réformes en cours, notamment celle du système partisan.
L’UPR prend ses distances : un rappel à l’ordre de Christian Parfait Ahoyo
Face à cette sortie inattendue, Christian Parfait Ahoyo, porte-parole de l’UPR, a tenu à clarifier la position du parti. Dans une interview diffusée sur la page Facebook officielle du parti le 7 février, il a affirmé que :
« Les propos ont été tenus hors de toute instance du parti. »
Il a également souligné qu’Adrien Houngbédji, bien qu’étant une figure tutélaire du parti, ne disposait d’aucun mandat pour s’exprimer en son nom.
« Le président du parti lui a déjà fait part de la surprise, de l’étonnement, voire de l’incompréhension des militants. »
Insistant sur la nécessité de respecter la réforme du système partisan, Ahoyo a rappelé les sacrifices qu’elle impose :
« Renoncer aux privilèges, aux intérêts préservés pendant des décennies, au confort, je dirais même à une certaine satisfaction morale, peut être difficile, et le parti en convient. »
Dans ce contexte, il a appelé à une posture de responsabilité et de dépassement des intérêts personnels pour préserver la stabilité politique et l’unité du parti :
« C’est important de voir le pays et de s’oublier un peu, pour accepter durablement la réforme du système partisan, et toutes les réformes d’ailleurs. »
Un débat relancé sur l’unité et les réformes
Cette mise au point marque une volonté de l’UPR de se dissocier des déclarations de l’ancien leader du PRD, tout en réaffirmant son engagement en faveur des réformes politiques en cours. Toutefois, cette sortie de Houngbédji révèle un malaise persistant sur la question de l’inclusivité politique et de la gestion des héritages du passé.
Le débat sur la nécessité d’un dialogue politique inclusif et d’un assouplissement de certaines réformes semble ainsi relancé, posant la question de l’équilibre entre discipline partisane et expression des sensibilités internes.