Elle l’invite à restituer son parrainage pour sauver la démocratie et redonner espoir au peuple béninois
Dans un contexte politique marqué par les tensions autour des parrainages pour la présidentielle de 2026, la voix d’Okoumassoun Nadine s’élève avec sincérité et émotion. Dans une lettre ouverte adressée à l’honorable Michel Sodjinou, député à l’Assemblée nationale, elle en appelle à son sens du devoir, à son amour pour Porto-Novo et pour la patrie, afin qu’il restitue son parrainage au parti Les Démocrates.
À travers des mots empreints d’affection fraternelle et de foi patriotique, la signataire cherche à toucher la fibre humaine du député, lui rappelant les sacrifices du peuple, les attentes de la jeunesse et la nécessité d’un geste fort pour préserver l’espoir démocratique.
Voici l’intégralité de sa lettre :
Lettre ouverte
À mon grand frère, l’honorable Sodjinou
Fofo,
Où que vous soyez, sachez que nous vous aimons beaucoup et que nous savons aussi que vous aimez notre pays, le Bénin. Vous êtes de Porto-Novo, et le commun des Béninois sait combien Porto-Novo aime son prochain, et à fortiori son pays.
Pour avoir fait la co-détention avec les Portonoviens, j’ai encore en mémoire l’amour que les Portonoviens m’ont témoigné tout au long de mon séjour carcéral. Ils étaient nombreux à payer le prix de la prison pour sauver leur pays. De modestes personnes qui n’ont que de l’amour pour leur pays et sa démocratie.
Fofo, je ne vous connais pas assez pour prétendre connaître votre vérité, mais je sais que vous êtes de Porto-Novo. Et ne serait-ce que pour cela, je sais que, bien que vous ayez vos raisons, l’amour que vous avez pour autrui et pour votre pays surpasse ce qui pourrait justifier votre comportement actuel.
Fofo, les milliers de Béninois, surtout ceux de Porto-Novo, qui ont cru en vous et qui vous ont porté à l’Assemblée nationale, espèrent en votre capacité à transcender vos ressentis pour ramener votre parrainage, qui est la pièce maîtresse pour faire triompher la démocratie béninoise.
Souvenez-vous, Fofo, de tous ces Béninois à qui on a détruit le commerce, les expropriés sans dédommagement, les producteurs qu’on empêche de profiter librement de leur production, les aspirants qui espèrent un changement, la jeunesse qui est asservie avec une loi sur l’embauche déshumanisante, ces milliers de Béninois sur qui on a tiré à bout portant à cause de l’avidité, et ceux qui se retrouvent en exil et qui espèrent un Bénin plus tolérant et inclusif.
Fofo, souvenez-vous de votre frère portonovien Frédéric Joël AÏVO qui croupit en prison et de Reckya Madougou qui sombre derrière les barreaux.
Fofo, les Béninois ont besoin de vous pour leur permettre de rêver d’une alternance au pouvoir. Donnez au peuple la chance d’une pluralité et l’espoir d’une gouvernance plus démocratique et plus humaine.
Où que vous soyez, Fofo, sachez que nous vous aimons et espérons que vous nous reviendrez avec la bonne nouvelle que le parrainage sera remis au parti Les Démocrates et qu’avec vous, nous prendrons part à la présidentielle à venir.
Okoumassoun Nadine
Votre sœur.
Par cette lettre touchante, Okoumassoun Nadine ne signe pas seulement un message personnel, mais un appel à la conscience nationale. Ses mots traduisent la douleur d’un peuple en quête d’équité, et la foi dans la possibilité d’un sursaut moral qui permettrait au Bénin de renouer avec l’esprit de la démocratie et du pluralisme politique.
