L’Université d’Abomey-Calavi (UAC) s’apprête à opérer une transformation majeure de son architecture pédagogique au niveau du second cycle. Cette réforme d’envergure, qui entrera en vigueur à partir de l’année académique 2026-2027, marque une rupture significative avec l’organisation traditionnelle des formations de master en supprimant la distinction historique entre parcours “recherche” et “professionnel”.
Une décision institutionnelle mûrement réfléchie
Cette restructuration résulte des travaux approfondis d’une commission spécialisée placée sous la présidence du recteur Félicien Avlessi. L’instance a mené une réflexion globale sur l’évolution des besoins de formation supérieure et les exigences du marché de l’emploi contemporain, conduisant à cette décision de convergence pédagogique.
Le nouveau modèle propose une approche intégrée où chaque formation de master combinera simultanément les dimensions académique et professionnelle. Cette hybridation vise à offrir aux étudiants une formation plus complète, alliant rigueur scientifique et compétences opérationnelles, répondant ainsi aux attentes diversifiées des futurs diplômés.
Restructuration organisationnelle des formations
La réforme s’accompagne d’un remaniement organisationnel significatif au sein de l’université. Les masters, actuellement rattachés aux écoles doctorales, seront transférés vers les Unités de formation et de recherche (UFR). Ces dernières se verront confier la responsabilité de porter l’ensemble de l’offre de formation de second cycle, marquant une centralisation des compétences pédagogiques.
Pour assurer la fluidité des parcours académiques, particulièrement la continuité vers les études doctorales, un secrétariat permanent sera mis en place. Cette structure aura pour mission de préciser les équivalences entre les nouveaux masters hybrides et les exigences des laboratoires et écoles doctorales. Cette disposition vise à préserver les possibilités de poursuite d’études en troisième cycle sans créer de rupture dans les parcours de formation.
Une transition progressive et maîtrisée
L’université a prévu une phase de transition étalée sur l’année académique 2025-2026 pour permettre une adaptation en douceur à ce nouveau système. Durant cette période charnière, les UFR procéderont exclusivement au recrutement d’étudiants en première année de master professionnel, tout en préparant l’ajustement de leurs programmes pédagogiques aux nouvelles normes.
Cette approche graduelle permettra aux équipes pédagogiques de réviser leurs maquettes de formation, d’adapter leurs méthodes d’enseignement et de préparer les infrastructures nécessaires à l’accueil des nouvelles cohortes d’étudiants. Les UFR disposeront ainsi d’une année complète pour se préparer à la mise en œuvre effective de la réforme.
Nouvelles modalités d’accès au doctorat
La réforme introduit également des modifications dans les conditions d’accès aux études doctorales. À partir de l’année académique 2026-2027, les titulaires des nouveaux masters hybrides désireux de poursuivre en doctorat devront déposer leur candidature selon de nouvelles modalités. Des cours complémentaires pourront être exigés pour certains profils, afin de garantir la préparation adéquate aux exigences de la recherche doctorale.
Cette disposition témoigne de la volonté de l’université de maintenir l’excellence académique tout en s’adaptant aux nouvelles réalités pédagogiques. Elle permet également une personnalisation des parcours en fonction des acquis et des projets professionnels de chaque candidat au doctorat.
Objectifs et ambitions de la réforme
Cette transformation pédagogique poursuit plusieurs objectifs stratégiques clairement identifiés. La simplification des parcours constitue un enjeu majeur, permettant aux étudiants de bénéficier d’une formation plus cohérente et moins compartimentée. L’harmonisation des contenus vise à garantir une qualité homogène des formations proposées par l’université.
L’ambition principale réside dans le rapprochement entre recherche académique et insertion professionnelle, deux dimensions souvent perçues comme antagonistes dans le système traditionnel. Cette approche intégrée devrait permettre aux diplômés de disposer à la fois des compétences scientifiques nécessaires à la poursuite d’études doctorales et des aptitudes professionnelles recherchées par les employeurs.
Une démarche participative pour l’élaboration
Dans un souci de concertation et d’efficacité, la commission chargée de la réforme a lancé un appel à contributions auprès de l’ensemble des acteurs académiques de l’université. Les enseignants-chercheurs, les responsables pédagogiques et les représentants étudiants sont invités à formuler leurs propositions pour affiner les maquettes de formation et concevoir les passerelles nécessaires entre les différents niveaux d’études.
Cette démarche participative vise à garantir l’adhésion de la communauté universitaire au projet de transformation et à bénéficier de l’expertise collective pour optimiser la conception du nouveau dispositif. Les contributions recueillies permettront d’ajuster les modalités pratiques avant l’entrée en vigueur complète de la réforme.
Perspectives et enjeux d’avenir
Cette réforme positionne l’Université d’Abomey-Calavi à l’avant-garde des évolutions pédagogiques en Afrique de l’Ouest. Elle témoigne d’une capacité d’adaptation aux mutations du contexte socio-économique et aux exigences contemporaines de formation supérieure.
Le succès de cette transformation dépendra largement de la qualité de sa mise en œuvre et de l’accompagnement des équipes pédagogiques dans cette transition. L’université devra également veiller à maintenir son attractivité auprès des étudiants et des partenaires académiques et professionnels, tout en préservant l’excellence qui caractérise ses formations.
Cette initiative pourrait servir de modèle pour d’autres établissements d’enseignement supérieur de la sous-région, contribuant ainsi à l’émergence d’un nouveau paradigme de formation universitaire mieux adapté aux défis du XXIe siècle.
Un commentaire
TEFFO Georges Léon
C’est une bonne réforme majeure dans cet ordre d’enseignement qui allie le professionnel et la recherche . Cette hybridation consiste à l’ étudiant qui aspire à la fois à un emploi et à la recherche de pouvoir s’insérer et poursuivre en même temps ses études à l’ école doctorale. Je salue la réforme.