Le Kremlin en état de choc alors que la thèse du suicide est privilégiée. Un limogeage brutal, une mort inexpliquée et des soupçons de corruption en toile de fond.
Roman Starovoït, ministre russe des Transports fraîchement nommé en mai 2024, a été retrouvé sans vie dans sa voiture le lundi 7 juillet, quelques heures seulement après sa révocation par décret présidentiel. Selon un communiqué du Comité d’enquête russe, le corps de l’ex-ministre présentait une blessure par balle, laissant penser à un suicide. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes du décès, sans précision encore sur l’heure exacte de sa mort.
Le même jour, le Kremlin avait publié un décret annonçant la fin de ses fonctions, sans en expliquer les raisons. Le porte-parole de la présidence, Dmitri Peskov, s’est contenté d’affirmer qu’il s’agissait « de la décision du chef de l’État », rejetant tout lien avec une perte de confiance ou une disgrâce publique.
Roman Starovoït, 53 ans, avait été gouverneur de la région de Koursk de 2019 à 2024 avant d’accéder au portefeuille des Transports. Il est remplacé par son ancien adjoint, Andreï Nikitine, qui a immédiatement déclaré vouloir s’attaquer en priorité à la situation tendue dans les aéroports russes, confrontés à des fermetures récurrentes dues aux frappes de drones ukrainiens.
Dans la presse russe, certains médias pointent du doigt de potentielles affaires de corruption dans l’ancienne région de gouvernance de Starovoït. D’autres soulignent la sensibilité du ministère des Transports, notamment en lien avec les projets de routes dans les territoires ukrainiens occupés, un secteur régulièrement épinglé pour malversations.
Ce drame relance les interrogations sur les tensions internes au sein de l’appareil d’État russe et les conséquences psychologiques des purges politiques sur les hauts fonctionnaires du régime.


















