Dans un contexte de crise énergétique et de tensions économiques, le Niger et le Mali, deux membres fondateurs de la Confédération des États du Sahel, viennent de conclure un accord stratégique dans le secteur des hydrocarbures. Le Niger s’engage à livrer au Mali près de 150 millions de litres de gasoil à un tarif préférentiel de 328 FCFA le litre, soit près de moitié moins que le prix actuel sur le marché malien, avoisinant 800 FCFA.
Estimée à 49,2 milliards de francs CFA, cette opération est confiée à la Société Nigérienne de Pétrole (SONIDEP), en collaboration avec Énergie du Mali (EDM-SA). Au-delà d’un simple approvisionnement en carburant, l’accord ambitionne de soutenir la production d’électricité au Mali, un pays en proie à des délestages fréquents et à une dette énergétique croissante.
Les autorités maliennes qualifient cette initiative de “prix de frère”, soulignant la volonté des deux pays de renforcer une solidarité régionale concrète. À l’heure où les marchés internationaux restent instables, cette coopération offre un soutien vital aux finances publiques maliennes et ouvre la voie à une stabilisation des prix du carburant pour les populations, particulièrement dans les zones rurales.
Mais l’entente entre Niamey et Bamako ne s’arrête pas là. Les deux États voient dans ce partenariat un levier pour une intégration économique régionale plus profonde. Ils prévoient d’étendre leur collaboration à des domaines clés comme les énergies renouvelables (solaire, hydraulique), l’agriculture, les infrastructures et le commerce.
Sur le terrain, les retombées pourraient être immédiates : une baisse significative des coûts pour les agriculteurs, transporteurs et artisans, offrant un nouvel élan au développement économique local.
Cette entente marque un tournant dans les relations énergétiques entre les deux pays et confirme la volonté de la Confédération des États du Sahel d’avancer vers une autonomie énergétique et économique portée par la coopération Sud-Sud.


















