Les enquêtes de la CPI en Côte d’Ivoire se poursuivent malgré des obstacles à la coopération judiciaireLe procureur adjoint de la Cour pénale internationale (CPI), Mandiaye Niang, a confirmé que les enquêtes sur les crimes post-électoraux en Côte d’Ivoire, survenus entre décembre 2010 et mai 2011, restent actives. Ces investigations, malgré une coopération fragile, visent désormais les factions rebelles des Forces nouvelles, qui soutenaient le président Alassane Ouattara pendant la crise.
Ce second volet des enquêtes, débuté en 2016, se concentre sur les responsabilités de personnalités politiques comme Guillaume Soro, ancien chef rebelle devenu adversaire du régime, aujourd’hui en exil.Bien que la fermeture prochaine du bureau de la CPI à Abidjan ait été accueillie avec satisfaction par les autorités ivoiriennes, la CPI maintient ses efforts. « Nous poursuivons notre enquête sur les autres factions », a déclaré M. Niang.
Toutefois, les progrès sont freinés par des défis liés à la coopération des autorités locales, qui semble plus limitée comparée à celle observée lors des investigations contre Laurent Gbagbo et son entourage.Le procureur adjoint souligne les difficultés pour accéder à certaines informations clés, en raison de la nature exploratoire de l’enquête et du manque de pouvoirs d’exécution de la CPI.
Contrairement aux premières investigations, facilitées par une meilleure coopération ivoirienne, le second volet connaît des retards dus à l’absence de collaboration suffisante.Mandiaye Niang espère relancer le dialogue avec Abidjan et les Nations unies pour fluidifier cette coopération. Il envisage une visite en Côte d’Ivoire dans les prochaines semaines et espère clore l’enquête d’ici 2025.
Cependant, la question de savoir si les futurs suspects seront jugés à La Haye ou en Côte d’Ivoire reste ouverte. Le pays devra prouver sa capacité à juger les mêmes personnes pour les mêmes faits, une tâche complexe dans un contexte marqué par des amnisties et des déclarations ambiguës du pouvoir.