Le Groupe de Travail sur la Détention Arbitraire (GTDA) des Nations Unies a récemment publié un avis formel sur le cas de Frédéric Joël Aïvo, constitutionnaliste et figure intellectuelle béninoise, emprisonné depuis avril 2021. Dans cet avis, le GTDA dénonce la nature arbitraire de sa détention et appelle à des mesures correctives de la part des autorités béninoises.
L’avocat international de M. Aïvo, maître Ludovic Hennebel, a réagi avec ferveur, soulignant l’importance de cet avis pour les droits de son client et pour le respect des normes internationales de justice.
Dans une déclaration publique, Maître Hennebel a salué la prise de position du GTDA, qui, selon lui, vient corroborer les dénonciations de ses proches et de nombreux défenseurs des droits humains sur les irrégularités de la procédure ayant conduit à la condamnation de M. Aïvo. « Cet avis est un signal fort contre les abus de détention arbitraire et les entraves aux libertés d’expression et d’opinion politique », a-t-il affirmé. L’avocat insiste sur la nécessité d’une mise en liberté immédiate et d’une réparation des dommages subis par son client.
Le Groupe de Travail, dans son rapport, précise que la détention de Frédéric Joël Aïvo constitue une violation manifeste des droits de l’homme et une atteinte aux normes établies par le droit international. Cette décision, bien qu’elle ne soit pas juridiquement contraignante pour le gouvernement béninois, exerce une pression significative sur les autorités. Selon Maître Hennebel, le Bénin est tenu, en tant que signataire de conventions internationales relatives aux droits civils et politiques, de respecter les recommandations de l’ONU. « Ignorer cet avis serait non seulement un affront aux principes des droits humains, mais également un coup dur pour l’image du Bénin sur la scène internationale », a-t-il ajouté.
La condamnation du professeur Aïvo pour « atteinte à la sûreté de l’État » avait suscité de vives critiques au Bénin et à l’étranger. De nombreux observateurs dénoncent un climat de répression politique, où les voix dissidentes et critiques du régime sont de plus en plus étouffées. L’avis du GTDA représente donc, aux yeux de ses soutiens, une reconnaissance officielle des dérives autoritaires reprochées aux autorités béninoises.
Les appels pour la libération de Frédéric Joël Aïvo pourraient désormais se renforcer, suite à cette prise de position du GTDA. Les regards sont tournés vers le gouvernement béninois, qui se retrouve face à un choix délicat : celui de se conformer aux recommandations internationales ou de persister dans une posture de fermeté à l’égard de ses opposants politiques. Pour Maître Ludovic Hennebel et les défenseurs des droits humains, la libération de M. Aïvo constituerait un pas vers un Bénin plus juste et respectueux des droits et libertés fondamentales.