À cinq mois du scrutin présidentiel prévu pour octobre 2025, la Commission Électorale Indépendante (CEI) a publié la liste électorale définitive. Plusieurs figures majeures de la scène politique ivoirienne, dont Laurent Gbagbo, Guillaume Soro, Charles Blé Goudé et Tidjane Thiam, en sont absentes. Une exclusion lourde de conséquences pour la configuration du paysage électoral.
Abidjan, 4 juin 2025 – Dans un climat politique déjà chargé, la Commission Électorale Indépendante (CEI) de Côte d’Ivoire a dévoilé ce mardi la liste électorale définitive en vue de la présidentielle du 26 octobre 2025. L’annonce a provoqué une onde de choc : quatre figures emblématiques de la politique nationale, souvent citées comme potentiels candidats ou faiseurs de roi, n’y figurent pas.
Les grands absents
- Laurent Gbagbo, ancien président, chef du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), rayé de la liste en raison de sa condamnation dans l’affaire dite du “braquage de la BCEAO” malgré son acquittement par la CPI.
- Guillaume Soro, ex-président de l’Assemblée nationale, toujours sous le coup d’un mandat d’arrêt international et condamné par contumace pour atteinte à la sûreté de l’État.
- Charles Blé Goudé, ancien ministre de la Jeunesse et leader du COJEP, pourtant rentré au pays et politiquement actif depuis son retour, est également écarté pour des raisons administratives et judiciaires non encore clarifiées par la CEI.
- Tidjane Thiam, ancien directeur général du Crédit Suisse et président du PDCI-Renaissance, dont l’absence soulève des interrogations sur sa régularité administrative et sa durée de résidence effective dans le pays.
Une décision aux lourdes implications politiques
Cette publication vient reconfigurer l’échiquier politique ivoirien. Si les partis concernés n’ont pas encore officiellement réagi, plusieurs analystes dénoncent déjà une volonté d’écarter certains candidats perçus comme menaçants pour la stabilité de l’ordre établi.
Pour d’autres, cette liste traduit simplement une application rigoureuse des critères légaux d’éligibilité, notamment en matière de condamnations pénales ou de résidence.
Et maintenant ?
À quelques mois de l’échéance électorale, l’absence de ces figures risque de raviver les tensions politiques et sociales. Des appels à manifestation ou à recours légaux pourraient suivre dans les jours à venir.