Le leader politique de Klouékanmè appelle à un choix éclairé basé sur le bilan et les capacités plutôt que sur les appartenances
Un débat citoyen pour éclairer les consciences électorales
À moins de quelques mois de l’échéance présidentielle de 2026 au Bénin, les interrogations sur les critères de choix du futur dirigeant animent déjà l’espace public. Dans ce contexte d’effervescence politique, Pétro Tchokodo, figure emblématique de la scène politique locale et coordonnateur des Démocrates de Klouékanmè, a initié une réflexion de fond en organisant une conférence-débat particulièrement pertinente.
L’événement, qui s’est articulé autour du thème « Critères du choix de l’espoir de la jeunesse : faut-il miser sur le profil, sur l’origine ou sur le passé ? », a rassemblé un public nombreux et diversifié, témoignant de l’intérêt croissant des citoyens pour les enjeux démocratiques à venir.
L’expérience comme boussole du choix démocratique
Pour Pétro Tchokodo, la réponse à cette question fondamentale s’ancre dans une analyse rigoureuse du parcours des candidats potentiels. « Diriger un pays n’est pas une question de ‘je peux’ mais plutôt une question de capacité », a-t-il martelé devant son auditoire attentif. Cette approche pragmatique place l’expérience et les résultats concrets au centre du processus de sélection démocratique.
Le leader politique a poursuivi sa démonstration en précisant les critères essentiels : « Pour choisir un candidat, il est nécessaire de connaître son passé, ce passé qui se résume principalement sur comment il avait géré, sur sa capacité à accepter les autres, sur sa capacité à ressentir les besoins ».
Il a étayé sa démonstration en puisant dans l’histoire politique récente du Bénin, offrant une perspective comparative riche d’enseignements. Cette méthode permet d’évaluer objectivement les différentes expériences présidentielles et d’en tirer des leçons pour l’avenir.
Mathieu Kérékou et la primauté des résultats sur les diplômes
Tchokodo a d’abord évoqué les deux mandats de Mathieu Kérékou, soulignant un paradoxe instructif qu’il a formulé ainsi : « Il n’a pas beaucoup fait d’études, mais on a vu sa capacité de gestion ». Cette référence illustre parfaitement sa thèse selon laquelle les compétences pratiques et l’aptitude au leadership peuvent transcender les qualifications académiques traditionnelles.
L’ancien président, qui a dirigé le pays pendant près de trois décennies au total, représente dans cette analyse un cas d’école où l’expérience du terrain et la capacité d’adaptation ont prévalu sur les cursus conventionnels.
Nicéphore Soglo et l’expertise technique au service de la nation
L’orateur a également mis en avant le profil de Nicéphore Soglo, qu’il a présenté comme « un haut cadre de la banque » qui « a également démontré sa capacité » durant sa présidence de 1991 à 1996. Ce parcours illustre comment une expertise sectorielle pointue peut se traduire en compétences de gouvernance, particulièrement dans un contexte de transition démocratique et de réformes économiques majeures.
Yayi Boni et la valorisation du parcours professionnel
La référence à Yayi Boni, également issu du secteur bancaire et président de 2006 à 2016, renforce cette logique de valorisation de l’expérience professionnelle préalable. « Yayi Boni, un haut cadre de la banque a aussi laissé voir par le peuple béninois sa capacité de gérer », a rappelé Tchokodo, soulignant l’importance d’un parcours professionnel solide comme indicateur de capacités managériales.
Patrice Talon et la gouvernance entrepreneuriale
Enfin, l’évocation du président actuel Patrice Talon, homme d’affaires reconnu avant son accession au pouvoir, complète cette galerie de profils diversifiés. Selon Tchokodo, « aujourd’hui le président Patrice Talon laisse également ses traces à travers sa capacité ». Cette référence au mandataire actuel illustre la continuité d’une logique où l’expérience préalable de gestion constitue un atout majeur pour la fonction présidentielle.
Un appel à la maturité démocratique
Au-delà de ces exemples historiques, le message de Pétro Tchokodo s’adresse particulièrement aux jeunes électeurs, les invitant à dépasser les considérations superficielles pour se concentrer sur l’essentiel. Cette approche vise à promouvoir une culture démocratique mature, où les choix électoraux se fondent sur une évaluation rationnelle des compétences et des bilans.
Le leader politique insiste sur trois critères fondamentaux pour évaluer un candidat :
- Sa capacité de gestion démontrée par son passé professionnel ou politique
- Son aptitude à accepter les autres et à fédérer au-delà des clivages
- Sa sensibilité aux besoins réels de la population
Des voix convergentes pour une réflexion collective
La conférence a bénéficié de l’intervention de plusieurs personnalités qui ont enrichi la réflexion. Benoît Edah, leader d’opinion respecté, Pascal Tchodo et d’autres figures politiques locales ont apporté leurs éclairages, créant un véritable forum d’idées constructif.
Le sage Bassadji, figure traditionnelle respectée, « a également défendu l’idéologie avec insistance », apportant la caution de la sagesse ancestrale à cette réflexion moderne sur les enjeux démocratiques.
Une assistance conquise par la qualité des échanges
L’événement a visiblement trouvé son public, avec une assistance qui s’est montrée « satisfaite des riches débats et causeries menés à cette rencontre politique qui éclaire les esprits vis-à-vis de leur propre choix qu’ils feront ». Cette satisfaction témoigne d’une soif de réflexion approfondie de la part des citoyens, qui aspirent à des échanges de qualité sur les enjeux politiques majeurs.
Les participants sont repartis avec des clés de lecture nouvelles pour appréhender la prochaine échéance électorale, mission accomplie pour les organisateurs de cette rencontre citoyenne.
Une démarche pédagogique pour l’éveil citoyen
Cette initiative de Pétro Tchokodo s’inscrit dans une démarche plus large de maturation de la démocratie béninoise. En appelant à un vote de raison plutôt que d’émotion, en privilégiant la compétence sur l’appartenance, le leader politique de Klouékanmè contribue à élever le niveau du débat public.
À l’approche de 2026, de telles réflexions pourraient bien influencer la manière dont près de 14 millions de Béninois aborderont leur choix électoral, marquant peut-être une étape supplémentaire dans l’approfondissement démocratique du pays.
Cette conférence-débat témoigne de la vitalité du débat démocratique au Bénin et de l’engagement des leaders politiques locaux dans l’éducation citoyenne. Elle illustre également la maturité croissante d’un électorat en quête de repères solides pour les échéances à venir.
