Audit du fichier électoral : quand l’opposition bute sur les réserves des partis de la majorité présidentielle
Le 29 novembre 2024, une rencontre s’est tenue au siège du parti Renaissance Nationale (RN) entre le bureau politique de cette formation, membre de la majorité présidentielle, et le Cadre de concertation des partis de l’opposition, conduit par Eugène Azatassou, vice-président du parti Les Démocrates.
Cet échange avait pour objectif d’examiner la proposition d’un audit de la Liste Électorale Informatisée (LEI) en vue des futures échéances électorales.
Une initiative de l’opposition en quête de consensus
Eugène Azatassou a ouvert la séance en soulignant l’importance de parvenir à un consensus national autour de l’audit de la LEI. Il a plaidé pour une collaboration entre toutes les forces politiques afin de renforcer la confiance des citoyens dans le processus électoral, tout en préservant la stabilité politique et sociale.
Les réserves de RN : respect des lois et priorités électorales
La présidente du RN, Claudine Afiavi Prudencio, a rappelé l’attachement de son parti aux principes de paix, d’unité nationale et de respect des lois. Elle a cependant exprimé des réserves sur la pertinence d’auditer le fichier électoral ayant servi aux élections de 2023. Selon le RN, une telle initiative pourrait détourner l’attention des enjeux à venir et alimenter des tensions inutiles.
Elle a proposé que toute révision de la LEI respecte le cadre légal en vigueur, notamment les dispositions qui stipulent que le contrôle du fichier électoral ne peut être effectué qu’après son extraction, soit 120 jours avant les prochaines élections générales.
En conséquence, RN se dit prêt à soutenir un audit en vue des scrutins de 2026, dans le strict respect de cet échéancier.
Un dialogue ouvert mais limité
Le RN a accepté de recevoir les termes de référence proposés par le Cadre de concertation, avec l’engagement de les examiner et de fournir un retour. Cette posture, selon Prudencio, illustre la volonté de son parti de contribuer à un débat constructif, tout en veillant à maintenir la sérénité et l’unité nationale. Bilan d’une rencontre sous tension contenue Cette rencontre, bien que courtoise, met en évidence les divergences entre l’opposition et les partis de la majorité présidentielle.
Si le RN se montre disposé à dialoguer, il reste ferme sur le respect des dispositions légales et sur la nécessité de concentrer les efforts sur les échéances futures.
En somme, cette étape marque une nouvelle difficulté pour l’opposition, qui peine à convaincre les partis soutenant l’action du Chef de l’État d’adhérer à son projet. Le cadre de concertation devra redoubler d’efforts pour construire un consensus, dans un climat politique où la prudence et le respect des lois demeurent des priorités pour la majorité présidentielle.