Le parti d’opposition béninois, Les Démocrates, a récemment porté plainte contre Aboubakar Takou, journaliste et fondateur du site d’information en ligne Le Béninois Libéré. Cette plainte fait suite à une série de publications de Takou, qui accusent certains responsables du parti d’être influencés financièrement par l’homme d’affaires Olivier Boko, réputé proche du pouvoir.
Selon Me Renaud Agbodjo, avocat des Démocrates, les propos du journaliste ont gravement porté atteinte à l’image et à la réputation du parti. Les articles incriminés, publiés les 4 et 12 octobre 2024, avancent des accusations précises, affirmant notamment que « l’argent d’Olivier Boko fait perdre la tête aux responsables LD » et que « la plupart des dirigeants LD étaient salariés chez Olivier Boko ». Ces allégations, partagées massivement sur les réseaux sociaux, ont suscité une réaction virulente au sein du parti.
Une montée du dénigrement contre l’opposition, selon le parti
Dans une déclaration antérieure, le porte-parole des Démocrates, Dr. Guy Dossou Mitokpè, a dénoncé ce qu’il considère comme une « montée en puissance du dénigrement », visant à discréditer les figures de l’opposition. Pour lui, les publications de Takou s’inscrivent dans une tentative de campagne médiatique de discréditation. C’est dans ce contexte que les avocats du parti ont décidé de saisir la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET), afin de confronter ce qu’ils qualifient de « campagne diffamatoire ».
Une décision soutenue par le président du parti, Thomas Boni Yayi
Jusqu’alors, Thomas Boni Yayi, président du parti Les Démocrates et ancien président de la République, s’était montré réticent à l’idée d’intenter une action en justice contre le journaliste. Cependant, face à la gravité des accusations, il a finalement approuvé la démarche judiciaire, espérant ainsi que cette procédure permette de clarifier les propos d’Aboubakar Takou devant la justice. « Il est essentiel pour nous que la vérité soit rétablie et que le public sache sur quoi reposent ces allégations », a précisé Me Renaud Agbodjo.
Vers un rétablissement de la vérité ?
Les responsables des Démocrates espèrent que cette action en justice contribuera à rétablir leur réputation et à démontrer l’absence de fondement des accusations. Pour eux, il est important de préserver l’intégrité du parti et de protéger les membres de l’opposition contre ce qu’ils perçoivent comme des attaques répétées visant à affaiblir leur mouvement.
En poursuivant cette affaire, Les Démocrates cherchent à défendre leur image et à dissuader toute tentative de discrédit à l’encontre de l’opposition béninoise. Reste à voir quelles suites donnera la CRIET à cette plainte pour diffamation, alors que le débat sur la liberté de la presse et le respect de l’opposition politique continue d’animer le paysage politique béninoi