La Colombie est en état de choc après l’attentat brutal survenu samedi 7 juin à Bogotá contre Miguel Uribe Turbay, sénateur conservateur de 39 ans et candidat déclaré à l’élection présidentielle de mai 2026. Quelques instants seulement après avoir réaffirmé publiquement son ambition de succéder à Gustavo Petro, il a été violemment pris pour cible alors qu’il s’adressait à ses partisans dans le quartier de Fontibón, à l’ouest de la capitale.
Trois balles l’ont atteint, dont deux à la tête et une au genou, le laissant dans un état critique. Le tireur présumé, un adolescent de 14 ou 15 ans, armé d’un pistolet Glock, a été immédiatement maîtrisé et arrêté. Deux autres personnes ont également été blessées dans l’attaque.
Miguel Uribe a été transporté en urgence à la clinique Medicentro, avant d’être transféré à la Fundación Santa Fe pour y subir une intervention neurochirurgicale délicate. Le gouvernement a aussitôt qualifié l’attaque d’« attentat » et a lancé un appel à la population pour toute information permettant d’identifier les commanditaires, promettant une récompense équivalente à 730 000 dollars.
Le président Gustavo Petro a condamné avec force cette tentative d’assassinat, qu’il considère comme une attaque directe contre la démocratie. Il a annulé un déplacement prévu en France pour superviser l’enquête et a appelé à l’unité nationale. Il a également évoqué la mémoire de Diana Turbay, mère de Miguel Uribe, journaliste tuée en 1991 lors d’une opération de sauvetage d’otage, soulignant la violence qui marque depuis longtemps l’histoire politique du pays.
L’agression contre l’un des principaux opposants à la gauche au pouvoir ravive les sombres souvenirs des années 1980, où plusieurs candidats avaient perdu la vie dans un climat politique empoisonné. À moins d’un an de l’échéance électorale, la Colombie s’interroge : la violence va-t-elle à nouveau dicter les règles du jeu politique ?
