Dans un contexte de tensions croissantes autour de l’impartialité de la justice béninoise, le procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), Mario Métonou, a tenu à clarifier publiquement la position de son institution. Intervenant sur les ondes de Peace FM, il a fermement défendu les principes d’indépendance et d’équité qui doivent guider l’action du ministère public.
Une institution sous le feu des critiques
La CRIET fait l’objet de vives controverses depuis plusieurs années, particulièrement concernant sa gestion des affaires impliquant des personnalités politiques. De nombreux observateurs et acteurs de la société civile dénoncent ce qu’ils perçoivent comme une justice à géométrie variable, accusant la Cour d’être instrumentalisée à des fins politiques sélectives.
C’est dans ce climat tendu que Mario Métonou a choisi de s’exprimer publiquement, une démarche inhabituelle qui témoigne de la nécessité ressentie de répondre aux interrogations croissantes de l’opinion publique.
“Ni guerre, ni favoritisme” : les principes rappelés par le procureur
Lors de son intervention radiophonique, largement relayée sur les réseaux sociaux, le procureur spécial a été catégorique : l’institution qu’il dirige refuse tout assujettissement, qu’il s’agisse de pressions externes ou de complaisances internes.
“Il ne s’agit pas pour nous de faire la guerre à une catégorie d’acteurs ou de protéger une autre. Il ne s’agit pas de faire plaisir à une opinion publique ou d’en faire une autre le bouc émissaire”, a-t-il martelé, cherchant visiblement à dissiper les soupçons de partialité qui pèsent sur la CRIET.
Cette déclaration intervient à un moment où les critiques se multiplient concernant le traitement différencié des dossiers selon le profil des mis en cause, alimentant un débat public sur la crédibilité du système judiciaire béninois.
L’égalité devant la loi comme boussole
Mario Métonou a insisté sur la mission fondamentale de la CRIET : poursuivre l’ensemble des infractions économiques et terroristes sans considération de statut social, politique ou économique. Il a rappelé avec force que “la justice ne doit être au service d’aucun intérêt particulier”, réaffirmant ainsi les principes constitutionnels d’égalité et d’indépendance judiciaire.
Cette prise de position vise manifestement à restaurer la confiance du public dans une institution cruciale pour la lutte contre la corruption et les crimes économiques au Bénin. Elle s’inscrit dans un effort plus large de communication institutionnelle face aux questionnements persistants sur l’impartialité de la justice spécialisée.
Un défi de crédibilité pour l’institution judiciaire
Au-delà des déclarations d’intention, la CRIET devra désormais prouver par ses actes sa capacité à traiter équitablement tous les dossiers, indépendamment des enjeux politiques ou des pressions sociales. L’intervention de Mario Métonou, si elle témoigne d’une prise de conscience des critiques, ne pourra à elle seule dissiper les interrogations sur l’indépendance réelle de cette juridiction spécialisée.
La crédibilité de la CRIET et, plus largement, de la justice béninoise, dépendra de sa capacité à démontrer concrètement son impartialité dans le traitement des affaires à venir, particulièrement celles impliquant des personnalités influentes du paysage politique et économique national.