Mercredi 4 décembre, l’adoption d’une motion de censure a précipité la chute du gouvernement Barnier, laissant la France sans exécutif opérationnel ni projet de loi de finances pour 2025.
Dans un climat social déjà explosif, cette situation alimente les incertitudes et complique la gestion des tensions.
Un vide gouvernemental préoccupant
Avec la censure, le gouvernement sortant est réduit à gérer les affaires courantes jusqu’à la nomination d’un nouveau Premier ministre. D’ici au 19 décembre, il pourra toutefois proposer une loi spéciale autorisant la perception des impôts existants pour éviter une paralysie totale.
Si les oppositions acceptent de voter ce texte, le budget actuel serait reconduit mois par mois, sans ajustement des finances publiques, laissant planer le spectre d’un désastre budgétaire.
Le futur gouvernement aura alors 70 jours pour élaborer et faire adopter un nouveau projet de loi de finances, sous peine de plonger le pays dans une crise institutionnelle inédite.
Une tension sociale à son comble
Parallèlement, le climat social reste explosif. Une grève massive secoue la fonction publique, avec des enseignants, cheminots, personnels soignants, et contrôleurs aériens mobilisés pour exiger davantage de moyens. À cela s’ajoutent les manifestations des chauffeurs de taxis, mécontents de la baisse des remboursements liés au transport de patients, et la colère des agriculteurs, qui multiplient les actions coup de poing et prévoient de nouvelles mobilisations.
Le projet de loi de finances 2025 prévoyait pourtant des mesures de soutien aux agriculteurs et des réponses à certaines revendications sociales. Mais avec la chute du gouvernement, ces propositions sont désormais caduques, laissant les tensions sociales sans perspective immédiate de solution.
Une crise politique aux répercussions majeures
Cette double crise, politique et sociale, expose la France à un risque de blocage prolongé. Tandis que l’instabilité gouvernementale ralentit les réponses aux urgences sociales, les revendications s’intensifient, et les marges de manœuvre budgétaires se réduisent. Une impasse qui pourrait aggraver un climat déjà lourd de frustrations et d’incertitudes.