Le Couffo, département agricole et culturellement ancré au sud-ouest du Bénin, se distingue par sa richesse humaine, ses terres nourricières, et la réputation de son peuple travailleur. Mais cette image glorieuse est aujourd’hui menacée par des comportements jugés indécents, encouragés par les réseaux sociaux et la permissivité de certains acteurs culturels.
Le Bénin compte 77 communes réparties sur ses départements, tous porteurs de valeurs et d’héritages propres. Parmi eux, le Couffo se démarque non seulement par son potentiel agricole — notamment ses productions vivrières prisées aussi bien à Cotonou qu’au Togo ou au Nigéria — mais également par son capital humain.
Les jeunes du Couffo, reconnus pour leur courage, migrent vers diverses régions du continent, s’essayant avec succès à l’entrepreneuriat et au commerce. Nombre d’observateurs s’accordent d’ailleurs à dire que les Adjas, majoritairement présents dans le département, font partie des groupes socioculturels les plus entreprenants du pays.
Les femmes couffolaises, quant à elles, incarnent une force silencieuse mais puissante. Actives dans le commerce de céréales et autres denrées, elles allient beauté, intelligence, foi et fidélité conjugale. Même lorsqu’elles ont accédé à l’instruction, beaucoup revendiquent leur attachement aux valeurs traditionnelles : humilité, respect de l’homme et sens du foyer. Une forme de soumission assumée, à l’image de la femme africaine valorisée dans les mœurs locales.
Quand la modernité dérape : l’indécence en pleine expansion
Mais à l’ombre de cette image noble et harmonieuse, une dérive silencieuse mais inquiétante gagne du terrain. Avec la montée en puissance des réseaux sociaux, certains comportements autrefois marginaux deviennent visibles, banalisés, voire glorifiés.
TikTok, WhatsApp, Facebook : ces plateformes sont devenues le théâtre d’exhibitions déconcertantes de la part de certains fils et filles du Couffo. Vidéos obscènes, propos orduriers, gestuelles déplacées, tout y passe — souvent sans filtre, ni honte. Lors de cérémonies publiques, des artistes aux propos vulgaires sont invités sans scrupule, leurs prestations frôlant parfois le contenu pornographique, sous le regard passif, voire amusé, de certains encadreurs ou élus locaux.
Cette exposition continue à l’indécence pose un réel problème : elle nuit gravement à l’image collective du département, et alimente les préjugés sur les habitants du Couffo dans les discussions régionales ou sur les médias.
Des questions qui dérangent
Face à cette déchéance morale progressive, plusieurs interrogations s’imposent :
- Où sont les autorités locales ?
- Pourquoi tolèrent-elles ces dérives ?
- Pourquoi certains promoteurs culturels continuent-ils d’inviter ces artistes ?
- Quel rôle jouent les chefs religieux et coutumiers face à cette érosion des valeurs ?
- Où est passée la vigilance communautaire qui faisait jadis la fierté des sociétés traditionnelles adja ?
Restaurer la dignité d’un peuple
Il est temps d’agir. Il est urgent de restaurer les fondements moraux qui ont longtemps servi de boussole au peuple du Couffo. Le département n’a pas seulement une histoire glorieuse, il a une responsabilité générationnelle : celle de défendre sa culture, d’incarner l’honneur, et d’inspirer les autres régions du Bénin par l’exemplarité.
Autorités administratives, élus locaux, responsables religieux, promoteurs culturels, citoyens lambda — chacun doit reprendre sa part de responsabilité. L’éducation, la régulation des contenus, la sélection rigoureuse des artistes lors des événements, ainsi que la réaffirmation des repères culturels doivent redevenir des priorités.
Le Couffo ne peut et ne doit pas se laisser dévoyer. Il mérite de retrouver sa stature de territoire de valeurs, enraciné dans la tradition mais tourné vers un avenir où la dignité, le respect et la décence sont les pierres angulaires de tout progrès.
2 commentaires
Robert VLAVO
Je suis fier de cette publication. Je suis prêt à combattre ce mal qui entache notre milieu
TOHOUE Simon
Je salue cette publication du groupe de presse Kafoweb. Elle devrait servir de texte lu une fois au moins par tout citoyen du Couffo qui sait lire; c’est pénétrant
Merci à vous, directeur de publication SOWANOU