Toviklin, capitale d’un 1er mai engagé et tourné vers l’avenir
Le 1er mai 2025, à l’occasion de la Journée Internationale des Travailleurs, la ville de Toviklin s’est imposée comme le centre névralgique d’un débat crucial : celui de l’avenir du travail humain à l’heure de l’intelligence artificielle. Dans une société béninoise en mutation, où la numérisation accélère la transformation des pratiques professionnelles, l’Union Nationale des Syndicats de Travailleurs du Bénin (UNSTB), par l’intermédiaire de son Union Syndicale Départementale du Couffo ( USD), a initié une conférence publique sur le thème : « L’intelligence artificielle et l’avenir du travail ».
La cérémonie d’ouverture de cette journée a été marquée par trois moments forts :
- Mots du Président de l’Union Syndicale Départementale (USD) du Couffo, Joël DEGBOHIN ;
- Mots du Président de l’Alliance Aube Nouvelle du Couffo, GOUTCHINA Damien ;
- Message de l’UNSTB livré par Mme Afiavi Yolande ADINSI, au nom du Secrétaire Général Confédéral, camarade AFFEWE K. Apollinaire.
C’est dans cette dynamique de réflexion critique et d’alerte sociale que l’UNSTB, à travers sa communicatrice du jour, Mme Afiavi Yolande ADINSI, Secrétaire Générale du Syndicat National pour une Éducation Inclusive et de Qualité au Bénin (SNEIQ-BÉNIN), a transmis un message fort, empreint de lucidité et de responsabilité.
Le progrès technologique en question : une avancée à double tranchant
L’intelligence artificielle (IA), si elle constitue une révolution technologique porteuse d’opportunités, suscite également de nombreuses inquiétudes dans le monde du travail. La mécanisation des tâches, l’automatisation des processus, et la collecte massive de données redessinent les contours des métiers, parfois au détriment de l’humain.
« Le travail humain ne doit pas être relégué au second plan dans cette course effrénée à l’automatisation. »
Tel est le cri d’alarme lancé par l’UNSTB, qui voit dans cette tendance une menace réelle pour la reconnaissance, la valorisation et la dignité du travailleur.
L’organisation souligne que si l’IA peut améliorer les performances, elle risque aussi de créer un fossé social entre ceux qui maîtrisent les outils numériques et ceux qui en subissent les conséquences sans être préparés.
« L’IA ne saurait remplacer la chaleur humaine, l’intelligence émotionnelle ni l’éthique professionnelle. Ce sont des qualités fondamentales que seule la main humaine porte avec sensibilité et responsabilité. »
Vers une précarisation déguisée du travail ?
L’UNSTB a mis en lumière les effets délétères déjà visibles dans certaines entreprises, où les performances sont désormais évaluées par des algorithmes, ignorant les réalités humaines et contextuelles du travail.
« Dans certaines structures, les travailleurs sont notés automatiquement, sans dialogue, sans recours, sans compréhension. C’est une violence silencieuse, mais destructrice. »
Le syndicat dénonce la réduction de l’humain à des indicateurs statistiques, ce qui peut entraîner une perte de motivation, un stress chronique et une détérioration de la santé mentale.
« Il est urgent que les travailleurs soient protégés et que leurs droits soient réaffirmés dans cette nouvelle ère technologique. »
Un appel à une gouvernance technologique humaine, éthique et démocratique
L’UNSTB ne s’oppose pas au progrès. Au contraire, elle appelle à une maîtrise intelligente et éthique de l’IA, où l’humain reste au centre.
« Le progrès n’a de valeur que s’il est humainement juste et socialement durable. »
L’organisation propose plusieurs pistes concrètes pour encadrer la transition numérique :
- La mise en place d’un cadre juridique clair sur l’usage de l’IA dans les milieux professionnels ;
- La formation continue des travailleurs aux outils numériques pour prévenir les inégalités ;
- L’instauration d’un dialogue social renforcé pour anticiper les effets des transformations technologiques ;
- La création de comités éthiques dans les entreprises pour surveiller l’usage des données personnelles et les décisions automatisées.
« Nous devons instaurer une gouvernance démocratique des technologies pour qu’elles ne soient pas l’apanage de quelques puissants mais un bien commun au service de tous. »
Préparer les travailleurs, dès maintenant, à la révolution numérique
Dans son plaidoyer, l’UNSTB insiste aussi sur la nécessité d’un plan de résilience syndicale :
« Il faut former les travailleurs aux enjeux numériques, les armer intellectuellement pour qu’ils ne subissent pas cette transition mais y participent activement. »
Elle invite les confédérations syndicales à intégrer les questions numériques dans leurs plateformes revendicatives et à construire des alliances avec les chercheurs, les enseignants et les acteurs du numérique pour élaborer des politiques inclusives.
Un 1er mai de conscience sociale et de mobilisation nationale
Le message de Toviklin est clair : l’avenir du travail ne peut se concevoir sans une réflexion profonde sur l’équilibre entre innovation technologique et justice sociale. L’UNSTB, par la voix de sa communicatrice Afiavi Yolande ADINSI, a incarné ce 1er mai une voix d’alerte mais aussi d’espoir.
« Ne sacrifions pas l’humain sur l’autel de l’efficacité technologique. Que l’intelligence artificielle reste un outil, et non un maître. »
À l’heure où le monde s’enthousiasme pour les prouesses de l’IA, le Bénin, par la voix de ses syndicalistes engagés, rappelle que le vrai moteur du progrès reste et restera toujours la main, le cœur et l’intelligence de l’Homme.
