L’attribution de terres d’une valeur d’environ un milliard de francs CFA à Farba Ngom, proche collaborateur du président Macky Sall, ainsi qu’à d’autres personnalités influentes du régime, suscite une vive controverse. Une enquête du journal Yoor Yoor met en lumière les mécanismes d’une gestion foncière qui semble privilégier des figures du pouvoir, soulevant des questions de favoritisme et de transparence.
Des terres stratégiques accordées à Farba Ngom
Selon Yoor Yoor, Farba Ngom a bénéficié de sept parcelles de 200 m² chacune, situées sur le titre foncier TF 7105/NGA, dans une zone convoitée entre la Cité Avion et la mer. Avec un prix du mètre carré oscillant entre 100 et 150 millions de francs CFA, ces attributions suscitent des interrogations sur les critères de sélection et sur l’opportunité de confier ces terres à un proche du président, alors que de nombreux Sénégalais peinent à accéder à la propriété foncière.
Une distribution qui favorise l’élite politique
Farba Ngom n’est pas le seul bénéficiaire. D’autres personnalités influentes de l’Alliance pour la République (APR), ainsi qu’un ancien Directeur général de la Police nationale, figurent sur la liste des heureux élus. Cette concentration du foncier entre les mains de figures proches du régime renforce les accusations de clientélisme et de favoritisme, des pratiques déjà dénoncées par l’opposition et la société civile.
Des attributions foncières autour de l’aéroport Léopold Sédar Senghor
L’enquête révèle également que Mahmout Saleh, un autre proche de Macky Sall, s’est vu attribuer deux parcelles à proximité de l’aéroport international Léopold Sédar Senghor, une zone stratégique pour l’aménagement urbain et commercial. Ces révélations alimentent les soupçons d’un accaparement du foncier public par des personnalités influentes au détriment de l’intérêt général.
Un débat public relancé sur la gouvernance foncière
Alors que le Sénégal traverse une période d’incertitude politique, cette affaire remet au centre du débat la question de l’équité dans la gestion des ressources publiques. L’opposition dénonce une privatisation du foncier au profit d’une élite politique, tandis que les autorités tentent de justifier ces attributions en invoquant des critères administratifs transparents.
Cette polémique pourrait avoir des répercussions sur la perception du gouvernement à l’approche des prochaines élections. Entre accusations de népotisme et exigences de transparence, les autorités sénégalaises devront répondre aux interrogations d’une opinion publique de plus en plus sceptique face à la gestion du patrimoine foncier national.