Dans une affaire qui défraie la chronique médicale britannique, un anesthésiste de 44 ans s’est rendu coupable d’un manquement professionnel d’une gravité exceptionnelle. Le Dr Suhail Anjum a abandonné son poste en pleine intervention chirurgicale pour avoir des relations sexuelles avec une infirmière, exposant ainsi son patient à des risques potentiellement mortels.
Les faits : un acte d’irresponsabilité médicale
L’incident s’est déroulé en septembre 2023 à l’hôpital Tameside d’Ashton-under-Lyne, dans le Grand Manchester. Alors qu’une intervention chirurgicale était en cours, le praticien a prétexté une “pause confort” pour quitter temporairement la salle d’opération. Il a confié la surveillance de son patient anesthésié à un aide-soignant, une décision qui contrevient aux protocoles médicaux les plus élémentaires.
Le médecin s’est alors dirigé vers une salle d’opération adjacente où il a eu des rapports sexuels avec une infirmière. Cette liaison clandestine a pris fin brutalement lorsqu’une collègue les a découverts “dans une position compromettante”. Choquée par cette scène, elle a immédiatement alerté la hiérarchie hospitalière.
Des conséquences professionnelles majeures
Bien que l’intervention chirurgicale se soit achevée sans complications pour le patient, cet épisode a provoqué un séisme au sein de l’établissement. Le cas du Dr Anjum est désormais examiné par le Medical Practitioners Tribunal Service, l’organisme britannique chargé de réguler la profession médicale.
Andrew Molloy, représentant du General Medical Council (GMC), a souligné que si “aucun dommage n’a été causé au patient”, le “risque potentiel” encouru était considérable. Un patient sous anesthésie générale nécessite une surveillance médicale constante, et l’absence du médecin anesthésiste aurait pu avoir des conséquences dramatiques en cas de complications.
Les aveux d’un médecin déchu
Face au tribunal médical, le Dr Anjum n’a pas tenté de nier les faits qui lui sont reprochés. Dans une déclaration empreinte de remords, il a qualifié son comportement d’événement “honteux” et a assumé l’entière responsabilité de ses actes.
“Je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. J’ai déçu tout le monde : mon patient, mes collègues qui me respectaient, et le NHS”, a-t-il déclaré devant les juges. Cette reconnaissance des faits témoigne de la gravité de la situation, mais soulève également des questions sur les motivations qui ont pu pousser un professionnel expérimenté à un tel manquement.
Un cas qui interroge sur l’éthique médicale
Cette affaire met en lumière plusieurs problématiques cruciales du milieu hospitalier. D’abord, elle questionne les mécanismes de contrôle et de supervision au sein des établissements de santé. Comment un médecin a-t-il pu abandonner son poste sans que son absence ne soit immédiatement détectée ?
Ensuite, elle soulève des interrogations sur la pression psychologique que subissent les professionnels de santé. Si rien ne saurait excuser un tel comportement, il convient de s’interroger sur les conditions de travail et l’accompagnement psychologique des soignants.
L’impact sur la confiance du public
Au-delà des sanctions disciplinaires qui attendent le Dr Anjum, cette affaire risque d’entacher durablement l’image de la profession médicale. Les patients font confiance aux médecins pour préserver leur vie et leur santé, particulièrement dans des moments de vulnérabilité extrême comme une intervention chirurgicale sous anesthésie générale.
La révélation de tels comportements peut alimenter la défiance envers le corps médical et compliquer la relation thérapeutique, pourtant essentielle à la qualité des soins.
Un avenir professionnel compromis
Le tribunal médical britannique doit maintenant statuer sur la capacité du Dr Anjum à reprendre sa carrière au Royaume-Uni. Plusieurs options s’offrent aux juges : interdiction définitive d’exercer, suspension temporaire avec obligation de formation, ou autorisation conditionnelle sous surveillance renforcée.
Cette décision sera scrutée avec attention par l’ensemble de la communauté médicale, car elle pourrait créer un précédent dans le traitement de ce type de manquements graves.