Ce week-end à Savalou, la cérémonie d’installation de la mairie des jeunes a été marquée par une intervention puissante de Jacques AYADJI. Le ministre conseiller aux infrastructures, également président du parti Moele-Bénin, n’a pas mâché ses mots devant un public majoritairement jeune. Entre encouragements francs et vérités crues, il a livré un message sans détour à la jeunesse béninoise, l’invitant à sortir de l’ombre et à prendre véritablement son destin en main.
Présent pour saluer l’initiative, Jacques AYADJI a d’abord reconnu l’intérêt de ce genre d’exercice de simulation citoyenne. Il a salué la dynamique portée par la mairie des jeunes, qu’il qualifie de « formatrice et symboliquement utile ». Mais très vite, son discours a pris une tournure plus incisive, soulignant les limites réelles de ces mécanismes. « Même le président du gouvernement des jeunes ne peut pas signer un décret qui ait un quelconque effet dans la gouvernance de notre pays », a-t-il lancé, lucide. Pour lui, ces titres honorifiques ne doivent plus suffire à apaiser une jeunesse en quête de rôle actif dans la vie politique.
C’est dans cette dynamique qu’il a invité les jeunes de Savalou, et au-delà, ceux de tout le Bénin, à sortir du rôle passif dans lequel on les confine. « Arrêtez d’être l’échelle des anciens », a-t-il martelé sous les applaudissements. Il a dénoncé avec vigueur l’usage opportuniste de la jeunesse par des hommes politiques qui refusent de céder leur place malgré plusieurs mandats. « Un député élu deux fois doit partir. Un maire qui a fait ses preuves doit passer la main. La jeunesse doit s’organiser pour renverser cette classe et prendre place dans la sphère politique », a-t-il ajouté.
« Notre génération a échoué, je ne veux pas que vous échouiez à votre tour »
Plus qu’un discours de circonstance, l’intervention de Jacques AYADJI s’est transformée en véritable plaidoyer pour un renouveau générationnel. Sans fard, il a reconnu les erreurs de sa propre génération. « Nous avons échoué. Je ne souhaite pas cet échec pour vous. » Un aveu rare dans le paysage politique, qui a frappé les esprits par sa sincérité.
Il a ainsi exhorté les jeunes à ne pas se contenter de subir l’ordre établi, ni à attendre qu’on leur fasse une place. « Si rien ne change, prenez votre destin en main. Soyez les bâtisseurs de votre avenir. Présentez-vous, organisez-vous, votez pour ceux qui vous valorisent vraiment. » AYADJI appelle à une jeunesse consciente, active, et prête à prendre des responsabilités au lieu de rester dans les coulisses.
En quittant la tribune, il a laissé derrière lui un message fort, aux allures de rupture : la jeunesse béninoise doit arrêter de rêver le changement, et commencer à l’incarner. Dans une commune comme Savalou, où l’énergie des jeunes ne demande qu’à être canalisée, ce type d’appel résonne avec force. Car comme l’a résumé l’orateur lui-même : « Demain vous appartient, si vous en êtes vraiment conscients. »