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Lalo en plein tremblement politique : huit leaders quittent le Bloc Républicain, le « Cheval Blanc » ébranlé par une démission coordonnée

À Lalo, la scène politique vient de connaître l’un de ses épisodes les plus agités de ces dernières années. Alors que le Bloc Républicain (BR) se préparait à entrer progressivement dans la dynamique des prochaines échéances électorales, une série de démissions simultanées est venue bouleverser l’ordre établi. Ce qui devait être une phase de consolidation s’est transformé en une véritable zone de turbulence, exposant au grand jour les fragilités internes d’un parti qui se voulait pourtant solidement implanté. En quelques heures, le « Cheval Blanc », symbole de force et de stabilité, a donné l’image d’une monture essoufflée, surprise par une transhumance aussi rapide qu’inattendue.

Une onde de choc politique : quand la démission devient collective et organisée

La transhumance politique est une réalité bien connue dans le paysage béninois. Mais à Lalo, le phénomène a pris une dimension particulière, presque méthodique. En moins de 48 heures, le Bloc Républicain a enregistré une série de démissions qui ne relèvent ni du hasard ni de simples décisions individuelles isolées. Huit cadres influents, reconnus pour leur engagement constant et leur rôle structurant sur le terrain, ont choisi de tourner la page, provoquant un véritable séisme interne.

De Benoît ADJA à Christian YOH, il s’agit de membres fondateurs, d’anciens candidats et de responsables locaux qui ont longtemps constitué l’ossature militante du parti dans la commune. Leur départ simultané ne traduit pas une simple lassitude passagère, mais bien une rupture profonde. Ces hommes ne quittent pas seulement une formation politique ; ils s’en vont avec une partie essentielle de son capital humain, celui qui anime les sections, mobilise les militants et assure la présence effective du parti dans les villages et les quartiers.

Derrière les “convenances personnelles”, une crise de reconnaissance longtemps étouffée

Officiellement, les démissionnaires évoquent des « convenances personnelles », une formule devenue presque rituelle dans le vocabulaire politique. Mais à Lalo, ce vernis s’est rapidement fissuré. La sortie de Marcellin AHOUAGA a agi comme un révélateur. Dans un courrier au ton franc, sans détours ni précautions excessives, il met en cause la gestion interne du parti, notamment l’absence de reconnaissance des efforts fournis par les militants de base.

Cette prise de parole vient confirmer ce que beaucoup murmuraient à voix basse : une accumulation de frustrations liées à un sentiment d’abandon et d’injustice. Le militantisme, longtemps porté par l’enthousiasme et l’espoir, s’est progressivement transformé en sacrifice silencieux. À force de solliciter les mêmes acteurs sans valoriser leur engagement, le système s’est grippé. À Lalo, cette crise de reconnaissance a fini par devenir une crise de confiance, puis une crise politique ouverte.

Un affaiblissement territorial majeur à l’approche des enjeux électoraux

Les conséquences de cette vague de démissions dépassent largement le cadre symbolique. Sur le terrain électoral, le choc est rude. Perdre simultanément des cadres à Adoukandji, Ahomadégbé, Tohou et Ahodjinnako revient à désarticuler le dispositif local du Bloc Républicain dans plusieurs zones stratégiques. Ces départs ne concernent pas des figurants ou des militants de circonstance, mais des acteurs enracinés, connus et respectés dans leurs communautés.

Les DEGNON, NOUTCHEDEHOU, DJOUKPO et autres figures concernées sont des porteurs de voix, des relais naturels entre le parti et les électeurs. Leur influence dépasse souvent les structures formelles et repose sur des liens sociaux solides. En les laissant partir, le BR se retrouve affaibli, privé d’une partie de ses éclaireurs, au moment même où la bataille électorale exige une présence renforcée sur le terrain.

Une destination encore floue : le silence stratégique des démissionnaires

Autre élément troublant de cette séquence politique : le silence qui entoure l’avenir des démissionnaires. Aucun parti n’a encore été officiellement cité comme point de chute, mais en politique, le vide n’est jamais innocent. Rares sont ceux qui quittent une maison sans avoir identifié un nouveau toit, surtout lorsqu’ils disposent d’un poids électoral avéré.

Ce flou alimente toutes les spéculations. Il évoque un marché politique en pleine effervescence, où les formations concurrentes observent attentivement la situation, prêtes à accueillir ces cadres expérimentés. Pour le Bloc Républicain, le danger est double : perdre des militants clés et les voir renforcer, demain, les rangs de l’adversaire.

un signal d’alarme pour le “Cheval Blanc” à Lalo

Cette cascade de démissions sonne comme un avertissement sérieux. À Lalo, le Bloc Républicain semble confronté à une remise en question profonde de son mode de fonctionnement et de sa relation avec ses cadres locaux. Le « Cheval Blanc », autrefois porté par une dynamique collective, paraît aujourd’hui fragilisé par ses propres contradictions.

Si la direction nationale ne prend pas la mesure de cette crise et ne descend pas sur le terrain pour écouter, corriger et réconcilier, elle risque de découvrir, au soir des prochaines consultations électorales, que les électeurs ont choisi de suivre ceux qui faisaient hier encore vivre le parti. À Lalo, la politique n’est plus seulement une compétition ; elle est devenue une épreuve de vérité.

Auteur

Firmin SOWANOU

Firmin SOWANOU

Directeur de Publication KAFOWEB

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