Le Sénégal franchit une étape significative dans sa quête d’autonomie en matière de défense avec l’annonce de la construction d’une usine d’assemblage de véhicules militaires tactiques à Mbacké, dans la région de Diourbel. Ce projet ambitieux, d’un coût total de 35 milliards de francs CFA, prévoit la production annuelle de 1 000 véhicules destinés aux Forces armées sénégalaises.
L’initiative s’inscrit dans une stratégie plus large visant à renforcer l’industrie de défense nationale et à réduire la dépendance aux fournisseurs étrangers. Le 7 novembre 2024, un protocole d’accord a été signé entre le gouvernement sénégalais et la société Industrie Sénégal de Véhicules Militaires (ISEVEM), en présence du ministre des Forces armées, le général Birame Diop, et du ministre de l’Industrie et du Commerce, Serigne Guèye Diop. Ce partenariat inclut également la République de Corée, favorisant ainsi un transfert de compétences et de technologies.
Selon le colonel à la retraite Antoine Wardini, ancien chef de la Direction de l’information et des relations publiques des armées (DIRPA), ce projet constitue un levier de transformation industrielle visant à soutenir l’autonomie des Forces armées sénégalaises. Il souligne également que cette usine n’est qu’un élément d’une stratégie plus vaste, le Sénégal ayant multiplié ces dernières années les initiatives pour poser les bases d’une véritable industrie de défense. Des partenariats, tels que l’initiative AIDB-Industries, contribuent à renforcer les capacités locales de maintenance et d’innovation technologique.
Pour encourager cette dynamique, le président Bassirou Diomaye Faye a institué un Prix pour l’innovation technologique et industrielle à vocation militaire, illustrant la volonté politique de faire du pays un acteur capable de concevoir et produire ses propres équipements.
L’usine sera implantée sur une superficie de 200 m² dans la zone industrielle de Mbacké. L’installation se fera de manière graduelle, avec dans un premier temps une unité d’assemblage d’équipements militaires, en vue d’atteindre une production de 1 000 véhicules par an. Ce projet devrait également avoir des retombées économiques significatives, notamment par la création d’emplois et le développement de PME locales impliquées dans la chaîne de production.
Cette initiative marque une étape décisive dans le renforcement des capacités industrielles et militaires du Sénégal, témoignant de la volonté du pays de s’affirmer comme un acteur majeur dans le domaine de la défense en Afrique de l’Ouest.