Le rejet de la Loi des Finances 2025 par le groupe parlementaire Les Démocrates a été justifié par une série de critiques adressées à la gestion actuelle du pays.
Selon leur président, cette loi illustre une gouvernance marquée par des dérives démocratiques, un affaiblissement des libertés fondamentales et des violations des droits humains.
Voici les principaux points soulevés dans leur déclaration à l’Assemblée nationale.
Un Parlement en perte de crédibilité
Les Démocrates ont d’abord souligné les séquelles laissées par la 8ème législature, qualifiée de période sombre pour la démocratie béninoise. Ils accusent cette législature d’avoir affaibli l’indépendance des institutions, transformant l’Assemblée nationale en un simple instrument du pouvoir exécutif.
Malgré l’avènement de la 9ème législature, le groupe déplore un manque de progrès significatif pour restaurer l’image et la fonction originelle du Parlement.
Gouvernance parlementaire et atteinte aux droits des députés
Le président des Démocrates a dénoncé des dérives internes au sein de l’Assemblée, notamment des comportements qu’il qualifie de méprisants envers les parlementaires de l’opposition. Il a critiqué le rôle controversé d’un porte-parole du président de l’Assemblée qui, selon lui, utilise les ressources de l’institution pour discréditer ses collègues sur les médias sociaux.
Ces actions, jugées inacceptables, mettent en lumière un climat de division et d’intimidation au sein de l’hémicycle.
Les bavures policières : un symptôme d’une réforme défaillante
La mort du jeune Fayçal Ouorou, victime d’une bavure policière à Parakou, a été un sujet central de la déclaration des Démocrates. Ils pointent du doigt une réforme mal pensée et mal mise en œuvre, qui a conduit à une désorganisation des forces de l’ordre. Ils appellent à une réforme en profondeur, incluant une formation adéquate des policiers, afin de restaurer la confiance entre la police et les citoyens.
Intimidations politiques et restriction des libertés
Les Démocrates ont également dénoncé les violences et intimidations visant leurs militants, citant notamment les événements survenus à N’Dali, où des forces de l’ordre auraient été mobilisées pour empêcher des activités politiques de l’opposition. Ils dénoncent une justice à deux vitesses, où les partis de la mouvance présidentielle jouissent de libertés dont l’opposition est privée.
Cette situation, selon eux, constitue une violation flagrante des principes démocratiques.
Un appel à l’unité et à la responsabilité
Face à ces constats, le groupe parlementaire appelle à un sursaut collectif de tous les députés pour restaurer l’indépendance et la respectabilité du Parlement. Ils invitent également le gouvernement à tirer les leçons des défaillances actuelles pour garantir une gouvernance respectueuse des droits humains et des principes démocratiques.
Ce rejet de la Loi des Finances 2025 se veut ainsi un signal fort pour un retour à une gestion transparente et équitable des affaires publiques.