Lors de la conférence des ambassadeurs tenue ce lundi à l’Élysée, le président français Emmanuel Macron a adressé des critiques ouvertes à certains « gouvernants africains ». Il leur reproche de ne pas avoir exprimé de reconnaissance à la France pour son engagement militaire dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.
Un reproche de manque de gratitude
Emmanuel Macron a dénoncé ce qu’il qualifie d’« ingratitude » envers l’armée française. Selon lui, « aucun d’entre eux ne serait aujourd’hui à la tête d’un pays souverain si l’armée française ne s’était pas déployée dans cette région ». Il a également rendu hommage aux soldats français qui ont perdu la vie ou risqué leur existence dans cette lutte.
Le président français a rappelé que l’intervention de la France s’est faite à la demande des États sahéliens, mais qu’elle a pris fin avec les coups d’État successifs qui ont changé la donne politique dans ces pays. « Nous ne sommes pas les supplétifs de putschistes », a-t-il martelé pour justifier le retrait de la France.
Une relation France-Afrique sous tension
Abordant la relation historique entre la France et l’Afrique, Emmanuel Macron a affirmé vouloir établir une approche plus réaliste et assumée. Il a dénoncé les campagnes de désinformation et les ingérences étrangères qui, selon lui, nuisent à ces relations.
Immigration : un sujet de crispation
Le chef de l’État a également évoqué les tensions liées à l’immigration. Il a souligné que les Français ne comprennent plus pourquoi des individus jugés « dangereux » restent sur le territoire alors que certains pays refusent de les reprendre. Il a défendu l’idée d’un lien entre la délivrance des visas et la coopération des États concernés dans ces expulsions.
Ukraine, Elon Musk et Donald Trump : autres sujets abordés
Sur la guerre en Ukraine, Macron a exhorté Kiev à engager des « discussions réalistes » sur les questions territoriales, affirmant que seuls les Ukrainiens peuvent les mener à terme.
Le président français a également critiqué Elon Musk, qu’il accuse de promouvoir une « internationale réactionnaire » à travers ses réseaux sociaux et d’intervenir directement dans des processus électoraux, notamment en Allemagne.
Enfin, évoquant la réélection de Donald Trump à la présidence des États-Unis, Emmanuel Macron a assuré que la France restera un allié solide de l’Amérique, tout en rappelant son attachement à l’Europe.
Une conférence annuelle pour définir les priorités diplomatiques
Comme chaque année, cette rencontre a permis au président de présenter les grands axes de la politique étrangère française et de répondre aux interrogations des ambassadeurs en poste. Une occasion pour lui de réaffirmer la vision de la France sur les questions internationales majeures.