RDC : Manifestation à Kinshasa pour la libération des prisonniers politiquesAlors que la République Démocratique du Congo (RDC) cherche à obtenir un siège au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, des centaines d’opposants politiques et militants d’ONG se sont rassemblés ce mercredi 25 septembre à Kinshasa pour réclamer la libération des « prisonniers politiques et d’opinion » et dénoncer la répression croissante de l’opposition.Cette première grande mobilisation depuis l’élection présidentielle de décembre dernier a eu lieu devant le palais de justice de la capitale congolaise. Les manifestants y ont remis un mémorandum au ministre de la Justice, Constant Mutamba, demandant la libération de plusieurs figures politiques et activistes incarcérés.
« Qui va mettre des garde-fous à ce régime ? »Parmi les manifestants, un membre de l’Alliance pour le Changement (APC), parti de Jean-Marc Kabund, emprisonné depuis deux ans, a exprimé son indignation. « On libère des « kulunas » (voleurs), mais nos politiciens sont toujours incarcérés », s’est-il exclamé.
Antoinette Bilali, cheffe-adjointe de l’APC, a quant à elle directement interpellé le ministre : « Si les opposants sont emprisonnés, qui va encadrer ce régime ? Nous sommes ici pour exiger justice et la libération des opposants politiques. »Un autre manifestant a exprimé sa colère en rappelant au ministre les engagements du passé : « La justice pour laquelle nous nous sommes battus se retourne aujourd’hui contre nous.
Qu’ils soient libérés, Excellence ! »Société civile et opposition unies contre la répression. Du côté de la société civile, les critiques sont vives. Christopher Muyisa, militant du mouvement Filimbi, s’est dit consterné par l’évolution de la situation sous le régime actuel. « L’UDPS, après avoir lutté pour la démocratie, est devenue un instrument de répression des activistes, des opposants et des journalistes », a-t-il dénoncé.
Merveilles Kasongo, du mouvement Lucha, a déploré « une crispation totale de l’atmosphère sociopolitique » en RDC, marquée par « des arrestations arbitraires, des exils forcés et la répression des voix dissidentes ». Selon lui, cette manifestation est la première d’une longue série qui s’étendra à l’ensemble du pays.**Un mémorandum pour dénoncer les abus**Dans leur mémorandum, les manifestants demandent la libération de figures emblématiques telles que Jean-Marc Kabund, Seth Kikuni, Mike Mukebayi et Daniel Safu, ainsi que de trois activistes citoyens détenus à Goma. Ils réclament également justice pour Jacky Ndala, qui accuse d’avoir été violé en détention, et pour l’opposant Cherubin Okende, retrouvé mort l’an dernier.Sans faire de déclaration, le ministre de la Justice a réceptionné le mémorandum et promis un « examen minutieux » des revendications des protestataires.
