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Conflit en RDC: Goma sur le point de tomber, la frontière avec le Rwanda fermée

République Démocratique du Congo : Goma sur le point de tomber, la frontière avec le Rwanda fermée

L’est de la République démocratique du Congo (RDC) est une nouvelle fois plongé dans une crise majeure. Des tirs d’artillerie lourde ont résonné lundi 27 janvier 2025 dans les quartiers nord de Goma, capitale du Nord-Kivu. Les forces rwandaises, accompagnées des rebelles du M23 (Mouvement du 23 mars), sont signalées dans plusieurs zones stratégiques de la ville, notamment près de l’aéroport. Face à cette situation critique, la frontière avec le Rwanda a été fermée et une partie de la population cherche à fuir les violences.

Une escalade des tensions dans une région déjà fragilisée

Depuis plus de trois ans, les affrontements entre l’armée congolaise (FARDC) et le M23, soutenu selon l’ONU par le Rwanda, ravagent cette région de l’est de la RDC, riche en ressources naturelles. Dimanche 26 janvier, les combats se sont intensifiés, atteignant les abords de Goma, une ville de plus d’un million d’habitants.

Le M23, groupe rebelle né en 2012, avait brièvement occupé Goma avant d’être défait en 2013. Cependant, ces dernières années, il a regagné en puissance, avec un soutien présumé des troupes rwandaises. L’ONU estime que 3 000 à 4 000 soldats rwandais combattent aux côtés du M23, aggravant un conflit qui a déjà provoqué le déplacement de 400 000 personnes depuis le début du mois de janvier.

Une crise humanitaire et sécuritaire sans précédent

À Goma, les habitants tentent de fuir la ville. La prison centrale, qui comptait environ 3 000 détenus, a été incendiée, entraînant une évasion massive et des pertes humaines. Dans un climat de chaos, l’ONU a organisé des évacuations d’urgence pour son personnel et leurs familles, les transportant vers Kigali, la capitale rwandaise.

Les Nations unies, soutenues par plusieurs grandes puissances, ont dénoncé la situation. Lors d’une réunion d’urgence dimanche, le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné la violation de la souveraineté de la RDC, exigeant le retrait immédiat des forces extérieures.

Diplomatie : un sommet régional en urgence

Face à l’escalade des violences, le président kényan, William Ruto, a annoncé la tenue d’un sommet extraordinaire de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) dans les 48 heures. Ce sommet réunira les présidents Félix Tshisekedi (RDC) et Paul Kagame (Rwanda) dans l’espoir de relancer le dialogue.

Toutefois, les précédentes tentatives de médiation, notamment sous l’égide de l’Angola en décembre dernier, n’ont pas permis de résoudre la crise, les deux parties restant campées sur leurs positions.

Kinshasa accuse ouvertement le Rwanda d’avoir “déclaré la guerre” en envoyant des troupes sur son sol, tandis que Kigali affirme adopter une posture défensive face à ce qu’il qualifie de “menaces sérieuses à sa sécurité”.

Des appels internationaux au calme

Les réactions internationales se multiplient :

  • L’Union européenne a demandé au M23 de stopper son avancée et exigé le retrait immédiat des forces rwandaises.
  • La France, par la voix du ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a fermement condamné l’offensive, tout en appelant au dialogue.
  • Les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont conseillé à leurs ressortissants de quitter Goma tant que les frontières restent ouvertes.

Un conflit qui perdure depuis plus de trois décennies

La situation actuelle n’est qu’un épisode supplémentaire d’une crise qui dure depuis plus de 30 ans dans l’est de la RDC. La région, riche en minerais tels que le coltan, l’or et le cobalt, est le théâtre de conflits armés incessants. Ces violences alimentent une crise humanitaire chronique, exacerbée par des déplacements massifs de populations et une instabilité politique régionale.

Quel avenir pour Goma et la RDC ?

La prise partielle de Goma par le M23, soutenu par le Rwanda, est un nouveau coup dur pour la RDC, dont l’intégrité territoriale est une fois de plus mise à l’épreuve. Le sommet régional annoncé pourrait être une opportunité de désescalade, mais l’histoire récente montre que la paix reste un objectif difficile à atteindre.

Alors que les combats se poursuivent, les habitants de Goma, pris au piège d’une guerre qui les dépasse, espèrent un retour rapide au calme. Pour l’instant, la ville reste en proie à l’incertitude et à la peur.

Auteur

Firmin SOWANOU

Firmin SOWANOU

Directeur de publication KAFOWEB !

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