Le président du Mouvement des élites engagées pour l’émancipation du Bénin (Moele-Bénin) monte au créneau contre ses alliés politiques de l’Union Progressiste le Renouveau et du Bloc Républicain, accusés de saper les bases de son parti sur le terrain.
Dans une sortie vidéo datée du 12 juin 2025, Jacques Ayadji, figure emblématique de la politique béninoise, ministre conseiller aux infrastructures et président du parti Moele-Bénin, a exprimé son indignation face aux agissements de certains responsables de l’Union Progressiste le Renouveau (UP-R) et du Bloc Républicain. Malgré leur appartenance commune à la mouvance présidentielle qui soutient le chef de l’État Patrice Talon, ces formations politiques sont accusées de mener des actions de déstabilisation contre les structures locales de Moele-Bénin.
Un appel à l’unité dans la diversité
Cette sortie de Jacques Ayadji intervient dans un contexte déjà tendu au sein de la mouvance présidentielle. Le leader de Moele-Bénin, qui a toujours revendiqué l’autonomie de son parti tout en restant fidèle au président Talon, exhorte aujourd’hui ses alliés politiques à adopter une “dynamique unitaire” en vue des échéances électorales de 2026.
“Il faut garantir la cohésion, ardemment souhaitée par le Président Patrice Talon, au sein de la mouvance présidentielle”, a martelé Jacques Ayadji, appelant à un sursaut collectif pour remporter ensemble les prochaines consultations électorales.
La jeunesse au cœur du débat
Les tensions actuelles trouvent peut être leur origine dans les déclarations récentes de Jacques Ayadji concernant la nécessité pour la jeunesse béninoise de prendre le pouvoir et de s’affirmer politiquement. L’ancien syndicaliste avait en effet exhorté les jeunes à refuser de soutenir “les vieux qui ont déjà fait plusieurs mandats”, une position qui n’a visiblement pas été du goût de tous ses alliés politiques. Il disait clairement aux jeunes : ” Il n’y a pas de raison en 2026 que quelqu’un qui a été député, maire, élu local une fois , deux fois se trouve sur une liste et que vous votez pour cette liste ”
Ces propos, perçus comme une remise en cause indirecte de certaines figures établies de la mouvance présidentielle, auraient provoqué des réactions en chaîne. Les autres partis de la coalition auraient alors décidé de s’attaquer indirectement aux structures de Moele-Bénin, créant ainsi un climat de défiance au sein même du camp présidentiel.
Un équilibre fragile à préserver
La situation met en lumière les tensions internes que traversent la mouvance présidentielle béninoise. Composée de plusieurs formations politiques aux identités distinctes, cette coalition hétérogène peine parfois à maintenir sa cohésion, notamment lorsque des divergences d’approche émergent sur des questions sensibles comme le renouvellement générationnel.
Jacques Ayadji, qui a su préserver l’identité de Moele-Bénin tout en restant dans l’orbite présidentielle depuis plusieurs années, semble aujourd’hui confronté à un défi majeur : concilier ses convictions sur la nécessité d’un renouveau politique avec les exigences de la solidarité partisane.