Alors que plusieurs recours sont actuellement déposés devant la Cour constitutionnelle pour tenter d’établir la possibilité d’un troisième mandat ou d’un second mandat dans une nouvelle République pour Patrice Talon, la juridiction suprême n’a pas encore statué sur le fond. Si certains recours ont été jugés irrecevables pour des raisons de forme, le débat reste vif et alimente les spéculations.
Cependant, un retour en arrière permet de constater que Dorothé Sossa, aujourd’hui président de la Cour constitutionnelle, avait déjà clarifié cette question en 2019, lorsqu’il était Facilitateur du dialogue politique national. À l’époque, il avait mis fin à toute ambiguïté en affirmant sans équivoque que la révision de la Constitution ne signifiait ni nouvelle Constitution ni nouvelle République.
Lors de ses interventions sur la télévision nationale à la clôture du dialogue politique, il expliquait que la peur majeure des Béninois face à toute révision constitutionnelle était la tentation d’un président de s’éterniser au pouvoir. Pour lever toute confusion, il indiquait que le comité avait recommandé d’inscrire clairement dans la Constitution la limitation stricte des mandats : « Nul ne peut, de sa vie, faire plus de deux mandats ».
Mieux encore, il précisait que la réforme ne devait en aucun cas être interprétée comme la mise en place d’une nouvelle République permettant de remettre les compteurs à zéro. « Nous avons proposé un double verrou : non seulement nous avons renforcé l’article 42 en précisant l’impossibilité d’excéder deux mandats à vie, mais nous avons aussi inscrit dans les dispositions transitoires que cette révision n’implique ni nouvelle Constitution ni nouvelle République », déclarait-il.
Dorothé Sossa, devenu président de la Cour constitutionnelle, peut-il aujourd’hui renier ses propres conclusions de 2019 ? Wait and see!
Voici la vidéo en question.
