Le meurtre de Philippine, une étudiante de 19 ans à l’université Paris-Dauphine, dont le corps a été retrouvé le 21 septembre, relance les débats autour de la gestion des Obligations de quitter le territoire français (OQTF).
Le suspect, un Marocain en situation irrégulière, a été arrêté en Suisse alors qu’il faisait l’objet d’une expulsion du territoire français. Cette affaire a suscité des réactions politiques, de nombreux responsables dénonçant les dysfonctionnements du système judiciaire et administratif.Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a qualifié le crime d’« abominable » et plaidé pour une réforme législative afin de mieux protéger les Français.
Le Rassemblement national, par la voix de la députée Edwige Diaz, propose de faciliter l’expulsion des étrangers jugés dangereux. Diaz appelle à un durcissement des règles pour que les étrangers sous OQTF soient immédiatement expulsés.Le suspect, condamné pour viol en 2021 alors qu’il était mineur, avait été libéré en juin 2024 après avoir purgé sa peine. Il était sous OQTF, mais le processus d’expulsion a été ralenti, notamment par des retards administratifs entre la France et le Maroc.
Avant le meurtre, il avait déjà enfreint son obligation de se présenter aux autorités.À gauche, certains élus estiment que le problème ne vient pas des lois, mais de leur application. Le député socialiste Arthur Delaporte pointe des retards dans la coopération entre la France et le Maroc. Antoine Léaument, député de la France insoumise, dénonce le nombre élevé d’OQTF en France, qui, selon lui, fragilise l’exécution de ces décisions.
Le juriste Stéphane Maugendre critique la gestion des OQTF, affirmant que les administrations, submergées, traitent les dossiers de manière superficielle. Il souligne que la mise en œuvre des OQTF dépend souvent de la coopération des pays d’origine, rendant leur application parfois complexe.
