Depuis plusieurs jours, le Niger traverse une grave pénurie d’essence qui paralyse de nombreuses régions du pays, y compris la capitale Niamey. Une situation incompréhensible pour la population, d’autant plus que le pays est producteur de pétrole. Sur les réseaux sociaux, les Nigériens expriment leur frustration et s’interrogent sur les raisons de cette crise qui ne cesse de s’aggraver.
Une crise qui s’étend à plusieurs régions
Initialement observée dans la région d’Agadez, la pénurie s’est progressivement étendue à d’autres localités telles que Diffa, Zinder et Arlit. Les files d’attente devant les stations-service s’allongent, et les consommateurs peinent à s’approvisionner en carburant. Certains dénoncent une situation qui impacte également la disponibilité du gaz et de l’électricité.
« C’est pas là-bas seulement, on souffre triplement ici à Arlit : problème d’essence, de gaz et d’électricité… Personne n’en parle par peur d’être traité d’anti-patriote », confie un internaute nigérien.
Une contradiction avec les ambitions affichées
Cette pénurie intervient alors que les autorités militaires en place revendiquent une souveraineté renforcée et annoncent une hausse de la production pétrolière. Face à cette incohérence, de nombreux Nigériens peinent à comprendre comment un pays producteur de pétrole peut se retrouver dans une telle crise.
« Il est difficile d’admettre qu’un pays qui extrait du pétrole ne puisse pas répondre à la demande locale. D’autant plus que la production a augmenté, ces pénuries devraient être de l’histoire ancienne », souligne une journaliste et activiste nigérienne.
Des explications peu convaincantes
Face aux critiques, la Société de Raffinage de Zinder (SORAZ) a tenu à se défendre dans un communiqué, affirmant que l’entreprise fonctionne normalement et que toute sa production est destinée au marché local. Selon la SORAZ, la distribution relève de la Société Nigérienne de Pétrole (SONIDEP), qui serait confrontée à une demande en forte hausse.
« Depuis toujours, l’excédent non consommé sur le marché intérieur était exporté. Aujourd’hui, la demande locale est devenue insatiable, ce qui ne permet plus d’exporter de l’essence ou du gaz de pétrole liquéfié (GPL) », précise la SORAZ.
Reste à savoir si ces explications suffiront à apaiser la colère des Nigériens, qui attendent surtout une solution concrète à cette crise qui affecte leur quotidien.