À un peu plus d’un an de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, la scène politique s’agite autour d’une affaire qui fait grand bruit : la radiation de Tidjane Thiam des listes électorales. Une décision qui suscite une vague d’indignation et une mobilisation croissante de ses partisans.
Depuis quelques jours, plusieurs rassemblements ont été organisés dans différentes villes du pays par les militants du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA) — dont Thiam est désormais une figure centrale — ainsi que par des organisations de la société civile. Ces manifestants dénoncent ce qu’ils qualifient de manœuvre politique visant à écarter l’ancien banquier international d’une course présidentielle jugée décisive pour l’avenir du pays.
« Cette radiation est un affront à la démocratie », clament les protestataires, brandissant des pancartes appelant à la transparence et à l’inclusion de tous les candidats potentiels. Pour eux, Tidjane Thiam, revenu en Côte d’Ivoire avec l’ambition affichée de contribuer à la refondation économique et institutionnelle du pays, incarne une alternative sérieuse au pouvoir en place. Sa radiation, bien qu’administrativement justifiée selon certaines sources, est perçue comme une tentative d’obstruction politique.
Un climat électoral sous tension
Cette affaire survient dans un contexte déjà marqué par des tensions politiques et des interrogations sur la sincérité du processus électoral. En toile de fond, les souvenirs des crises postélectorales précédentes restent vivaces, nourrissant la méfiance d’une partie de la population envers les institutions électorales.
Du côté de la Commission Électorale Indépendante (CEI), aucune déclaration officielle détaillée n’a encore été faite pour expliquer cette radiation. Mais certains observateurs évoquent des questions administratives ou juridiques liées à la résidence effective de Tidjane Thiam, ou encore à des délais non respectés dans les procédures d’inscription.
Appels au dialogue et à la transparence
Face à cette situation, plusieurs voix s’élèvent pour appeler à l’apaisement. Des leaders religieux, des diplomates et des représentants de la communauté internationale exhortent les autorités ivoiriennes à garantir un processus électoral inclusif, équitable et conforme aux principes démocratiques.
Le PDCI, quant à lui, ne compte pas en rester là. Le parti a saisi les instances compétentes pour contester la décision et réaffirme sa détermination à porter la candidature de Tidjane Thiam jusqu’au bout.
Un enjeu au-delà d’un homme
Au-delà du cas Thiam, cette controverse relance le débat sur la fiabilité des listes électorales, la transparence des institutions et la nécessité de réformes profondes pour renforcer la démocratie ivoirienne. Pour de nombreux citoyens, l’exclusion arbitraire de candidats potentiels remettrait en cause la légitimité même du scrutin à venir.