Un couple de ressortissants français a été condamné à 36 mois de prison, dont 12 mois ferme, par le tribunal de première instance de première classe de Cotonou. Selon les propos de Banouto, leur condamnation fait suite à une affaire d’adoption illégale qui a révélé un réseau de complicités locales et des actes graves de falsification administrative.
Récemment mariés, l’homme, autoentrepreneur, et la femme, ex-agente municipale en France, ont été reconnus coupables d’avoir tenté d’acheter un nourrisson béninois avant même sa naissance, moyennant la somme d’un million de francs CFA (environ 1 520 euros). Avec la complicité de la mère biologique de l’enfant et d’un intermédiaire béninois, ils ont tenté de faire passer cette transaction pour une adoption.
Dans une tentative de légitimer leur action, le couple a procédé à une fausse reconnaissance de paternité avant d’engager des démarches pour obtenir un acte de naissance béninois et un passeport au nom de l’enfant. Ce montage a été mis au jour grâce à une alerte lancée par le père de la femme française, qui a signalé les faits aux autorités béninoises.
Face au tribunal, les mis en cause ont plaidé la bonne foi, évoquant une volonté “humanitaire” de sortir un enfant de la misère. Une version rejetée par le parquet, qui a dénoncé une “tentative habile de traite d’enfant sous couvert d’un geste généreux”. Le ministère public a retenu plusieurs chefs d’accusation : “fausse déclaration de naissance”, “production de faux documents administratifs” et “tentative de sortie illégale de mineur du territoire national”.
La mère biologique et l’intermédiaire ont également été poursuivis. La peine infligée à la mère n’a pas été communiquée, tandis que l’agent municipal ayant contribué à la falsification a été jugé dans une procédure distincte.
En plus de leur peine de prison, les deux Français devront s’acquitter d’une amende d’un million de francs CFA. Ils sont également interdits de quitter le territoire béninois pendant une durée de cinq ans.
Ce dossier relance le débat sur les dérives liées à certaines pratiques d’adoption internationale et sur la nécessité d’un renforcement des mécanismes de protection des enfants au Bénin.