Lors du procès très attendu impliquant Olivier Boko, Oswald Homeky et d’autres accusés, la défense a soulevé un point de droit crucial concernant la composition de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). Les avocats de la défense ont remis en question la conformité de l’actuelle formation de la Cour, composée d’un président et de trois assesseurs, alors que la loi prévoit une composition à cinq membres, notamment pour les matières criminelles.
« La composition de la Cour est irrégulière et viole les principes de base en matière de justice criminelle », ont-ils plaidé, insistant sur le fait que la configuration actuelle compromet l’équité du procès.
Face à cette objection, le Procureur spécial, représentant le ministère public, a reconnu la situation, invoquant une pénurie de magistrats. Selon lui, cette pratique de réduction des membres de la Cour n’est pas nouvelle et ne remet pas en cause la légalité des audiences.
Cependant, la défense, par la voix de Me Paul Kato, a fermement rejeté cette explication. « La pratique ne peut pas primer sur la loi. Nous ne sommes pas des incultes », a-t-il déclaré, dénonçant un possible précédent dangereux qui pourrait nuire à la crédibilité de la justice béninoise.
Le débat autour de cette controverse souligne les tensions entre la défense et le ministère public, et pose une question fondamentale : peut-on sacrifier les exigences légales sur l’autel des contraintes pratiques ? La suite du procès promet d’être aussi technique que passionnée.