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Le débat sur le troisième mandat : la Cour constitutionnelle tranchera-t-elle différemment des déclarations de Patrice Talon ?

Le débat du 3è mandat: la cour en dira-t-elle plus que Patrice Talon ? Politique Par Edouard Djogbénou 28 Jan 2025 à 09:08 Mis à jour: 28 Jan 2025 à 09:08 3 min. Le président béninois, Patrice Talon Le président béninois, Patrice Talon PH: Présidence du Bénin Partager - Publicité- BIIC Le Bénin est à nouveau secoué par un débat qui semblait pourtant clos : celui du troisième mandat. Alors que le second mandat du président Patrice Talon approche de son terme, la question d’une nouvelle candidature pour 2026 refait surface, alimentée par des interprétations liées à la révision constitutionnelle de 2019. Dans ce contexte, la Cour constitutionnelle est appelée à trancher, mais comment pourrait-elle aller à l’encontre des affirmations répétées du chef de l’État lui-même ? Comment pourra-t-elle faire une autre interprétation de dispositions qui ne souffrent d’aucune ambiguïté? Ce débat est-il devenu une tradition au Bénin pour chaque fin de mandat constitutionnel? Un président ferme sur la question Depuis plusieurs années, Patrice Talon n’a cessé de réaffirmer son opposition à toute velléité de prolongation au pouvoir. En février 2024, il déclarait avec clarté : « La question du troisième mandat est derrière nous. Le Bénin est un autre pays. Nous avons tourné cette page. » Ce rappel s’inscrit dans une série de prises de position où le président a martelé son engagement pour l’alternance et la limitation des mandats, qu’il considère comme une garantie essentielle de la démocratie. Dans un discours empreint de fermeté, Talon allait jusqu’à préciser que « nul ne peut désormais exercer de sa vie plus de deux mandats au Bénin, que la Constitution soit nouvelle ou qu’il s’agisse d’une nouvelle République. » Ces propos ne laissent pas de place à l’ambiguïté. Alors pourquoi ce débat persiste-t-il ? Une révision constitutionnelle source de confusion - Publicité- La révision de la Constitution en 2019 a introduit des changements substantiels dans le cadre institutionnel béninois. Parmi ces modifications figurent l’introduction d’un poste de vice-président et l’allongement du mandat des députés. Ces transformations ont conduit certains à avancer que le Bénin serait entré dans une nouvelle République, ouvrant ainsi la possibilité pour Patrice Talon de briguer un « second mandat » dans ce nouvel ordre institutionnel. C’est sur cette base qu’un acteur politique, Christian E. Lagnide, a saisi la Cour constitutionnelle, espérant clarifier la portée des modifications de 2019 et l’éventuelle éligibilité de Talon pour 2026. La Cour face à un dilemme - Publicité- La Cour constitutionnelle se retrouve donc au centre d’une controverse hautement sensible. Si elle considère que la révision de 2019 marque le début d’une nouvelle République, elle ouvrirait la voie à une réinterprétation de la limitation des mandats. Une décision qui irait à l’encontre des déclarations explicites du président, mais qui répondrait à une lecture technique de la loi. Inversement, si la Cour réaffirme le caractère intangible de la règle des deux mandats, elle confortera la position déjà exprimée par Patrice Talon, tout en fermant définitivement la porte à tout débat sur une nouvelle candidature. Un procès d’intention ou une réalité politique ? Pour Patrice Talon, ce débat est un « procès d’intention » orchestré par des acteurs politiques en quête de visibilité. « Ce débat est malheureux. Il est le fait des acteurs politiques qui cherchent à se donner une raison d’exister. » Pourtant, il serait naïf de négliger l’impact de ce débat sur l’opinion publique. La persistance de ce sujet révèle un climat de méfiance au sein de la classe politique et un besoin de clarification juridique pour apaiser les tensions. Les regards tournés vers la Cour Dans ce contexte, la Cour constitutionnelle a la lourde tâche de trancher une question qui dépasse le cadre juridique pour embrasser des enjeux politiques et démocratiques majeurs. Dira-t-elle que le Bénin est dans une nouvelle République, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle candidature de Talon ? Ou confirmera-t-elle que, quelle que soit l’interprétation, un béninois de son vivant ne peut faire plus de deux mandats et que le principe d’alternance reste sacro-saint ? Une chose est sûre : le verdict de la Cour sera scruté de près, non seulement par les acteurs politiques béninois, mais aussi par la communauté internationale, qui suit avec attention l’évolution de la démocratie dans ce pays considéré comme un modèle en Afrique de l’Ouest. Le président Patrice Talon, lui, a déjà pris position. La Cour est attendue dans la sienne. Osera-t-elle rendre ambiguës des dispositions simples d’interprétation ?

Le débat sur la limitation des mandats présidentiels au Bénin refait surface à l’approche de l’échéance de 2026. Alors que le président Patrice Talon a maintes fois affirmé son opposition à toute tentative de prolongation au pouvoir, certains acteurs politiques soulèvent des interrogations sur les implications de la réforme constitutionnelle de 2019. La question qui divise aujourd’hui l’opinion publique est la suivante : le Bénin est-il entré dans une nouvelle République ouvrant la possibilité d’un “nouveau” second mandat pour Patrice Talon ?

Dans ce contexte, la Cour constitutionnelle est saisie pour trancher. Mais peut-elle vraiment remettre en cause les déclarations sans équivoque du chef de l’État ? Va-t-elle confirmer la stricte limitation à deux mandats ou introduire une interprétation ouvrant la voie à une candidature controversée ?

Patrice Talon : Un président clair sur son engagement pour l’alternance

Depuis son arrivée au pouvoir en 2016, Patrice Talon a toujours exprimé son attachement au respect des principes démocratiques, notamment la limitation des mandats présidentiels. À plusieurs reprises, il a martelé que “nul ne peut exercer plus de deux mandats dans sa vie”, insistant sur l’importance de l’alternance comme pilier fondamental de la démocratie béninoise.

En février 2024, il déclarait encore avec fermeté : “Le débat sur le troisième mandat est clos. Le Bénin a tourné cette page.” Ces propos, répétés à diverses occasions, semblent traduire une volonté claire de ne pas briguer un nouveau mandat en 2026. Pourtant, la question continue de susciter des interrogations, en raison de l’évolution du cadre constitutionnel du pays.

La réforme constitutionnelle de 2019 : Une porte ouverte à l’interprétation ?

L’un des éléments clés qui alimente cette polémique est la révision constitutionnelle adoptée en novembre 2019. Parmi les changements notables introduits figurent :

  • La création d’un poste de vice-président.
  • L’harmonisation des mandats électoraux.
  • L’introduction de nouvelles dispositions institutionnelles.

Pour certains analystes et acteurs politiques, ces modifications marquent la naissance d’une nouvelle République, ce qui pourrait théoriquement permettre au président Talon de solliciter un “second mandat” sous ce nouvel ordre constitutionnel.

C’est dans ce cadre que Christian E. Lagnide, un acteur politique béninois, a saisi la Cour constitutionnelle, demandant une clarification de la portée de cette réforme. L’objectif est d’obtenir une réponse officielle sur l’éventuelle éligibilité de Patrice Talon en 2026.

La cour constitutionnelle face à un choix déterminant

La décision de la Cour constitutionnelle s’annonce délicate, car elle pourrait avoir des conséquences majeures sur la stabilité politique du pays. Deux scénarios sont envisageables :

  1. La Cour rejette l’idée d’une nouvelle République et confirme l’impossibilité pour un président d’exercer plus de deux mandats à vie.
    • Cette position renforcerait la crédibilité des engagements de Patrice Talon et mettrait fin au débat une bonne fois pour toutes.
    • Elle éviterait également un précédent qui pourrait fragiliser la démocratie béninoise.
  2. La Cour considère que la réforme de 2019 a instauré un nouveau cadre institutionnel, ouvrant la possibilité d’un “second” mandat sous ce régime.
    • Cette interprétation pourrait créer une zone d’incertitude juridique, malgré les déclarations de Talon.
    • Elle offrirait une base légale à ceux qui souhaitent voir l’actuel président rester au pouvoir au-delà de 2026.

Dans tous les cas, la Cour devra faire preuve d’une grande rigueur pour éviter toute ambiguïté et préserver la confiance des citoyens dans les institutions.

Un débat symptomatique d’une crise de confiance politique ?

Pour certains observateurs, ce débat ne serait qu’une manœuvre politique visant à tester la réaction de l’opinion publique et des institutions. Patrice Talon lui-même a dénoncé une “tentative de récupération politique”, accusant certains acteurs d’entretenir la confusion pour se positionner dans le jeu politique.

Cependant, la persistance de ce sujet démontre également un besoin de clarification institutionnelle. Même si Talon réaffirme son refus du troisième mandat, une décision claire de la Cour permettrait de couper court à toute spéculation future, et d’ancrer définitivement la tradition de l’alternance au Bénin.

Un verdict attendu au-delà des frontières du Bénin

La décision de la Cour constitutionnelle ne sera pas seulement observée au Bénin. La communauté internationale, qui considère le pays comme un modèle démocratique en Afrique de l’Ouest, suivra de près ce dossier.

Le Bénin a déjà connu plusieurs transitions démocratiques réussies, et un engagement clair en faveur de la limitation des mandats renforcerait encore son image. Toute ambiguïté, en revanche, pourrait susciter des doutes sur la solidité de ses institutions démocratiques.

Alors que la position de Patrice Talon semble tranchée, la Cour constitutionnelle détient désormais la responsabilité d’apporter une réponse définitive à ce débat. Validera-t-elle l’interprétation qui exclut toute nouvelle candidature du président ? Ou ouvrira-t-elle la voie à une autre lecture de la Constitution, malgré les engagements du chef de l’État ?

Quelle que soit l’issue, cette décision marquera un tournant dans l’histoire politique du Bénin et déterminera l’évolution de son modèle démocratique dans les années à venir.

Auteur

KAFOWEB TOGO !

KAFOWEB TOGO !

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