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Suspension du Chef d’arrondissement de Glo-Djigbé : Victor Topanou dénonce une procédure injuste et un règlement de compte politique

VICTOR TOKPANOU

Lors de son passage à l’émission Zone franche ce dimanche 13 avril, le député Victor Prudent Topanou s’est exprimé avec émotion sur le cas du Chef d’arrondissement de Glo-Djigbé dans la commune d’Abomey-Calavi. L’élu n’a pas caché sa consternation face à cette mesure disciplinaire prise au sein de l’Union progressiste le Renouveau (UPR).

Une décision contestée

Gilbert Sètondji Boco a été d’abord mis à pied puis définitivement écarté de son poste de chef d’arrondissement de Glo-Djigbé au début du mois de mars. D’après Angelo Ahouandjinou, premier responsable de la commune d’Abomey-Calavi, cette mesure sanctionne “un manquement grave à l’obligation de réserve”, qualifié de “faute lourde”.

Le conseil communal, majoritairement composé d’élus UPR, aurait fondé sa décision sur les dispositions des articles 119, 183 et 184 du code de l’administration territoriale.

“Une profonde injustice” selon Topanou

Selon plusieurs sources médiatiques, le Chef d’arrondissement aurait été sanctionné pour avoir formulé des critiques sur la gouvernance dans un groupe WhatsApp réservé aux conseillers communaux. Une situation que Victor Topanou juge particulièrement grave et injustifiée.

“Cette sanction est profondément injuste. Je pense que c’est probablement, pour moi, le plus gros choc que j’ai pu connaître depuis que je suis député”, a-t-il déclaré sur les ondes de Canal 3 Bénin.

L’universitaire spécialiste du droit déplore vivement cette répression de l’opinion au sein même de sa formation politique. “Elle est injuste, d’abord, parce que ce qui est reproché à ce chef d’arrondissement, en tout cas au regard de la demande d’explication qui lui a été adressée par le maire et auquel j’ai eu accès, relevait d’un délit d’opinion. Il n’avait, à mes yeux, commis aucune faute administrative”, a-t-il expliqué.

Un sentiment d’impuissance

Le député a également fait part de son sentiment d’impuissance dans cette affaire. Malgré son statut d’élu, de membre de la direction exécutive nationale du parti et de la conférence des présidents de l’Assemblée nationale, ses interventions sont restées lettre morte.

“J’ai pris sur moi de contacter tous ceux qui interviennent sur la chaîne décisionnelle. Que ce soit le préfet, le président du parti, ou encore le ministre de la décentralisation, aucun n’a pu accéder à ma requête. Je n’ai pas été écouté”, a-t-il regretté.

Victor Topanou avait notamment insisté auprès des différents responsables pour que “cette affaire ne soit pas ébruitée, parce que ça donne un sentiment de division interne à quelques mois d’une élection majeure”, un moment où le parti aurait au contraire besoin de cohésion.

Une punition jugée excessive

L’indignation du député est d’autant plus vive que le Chef d’arrondissement a subi, selon lui, une double sanction. “Non seulement ce garçon a été sanctionné au niveau de l’arrondissement, mais en plus, alors qu’il était en congé professionnel, on l’a relevé de ses fonctions au travail”, a-t-il révélé.

Face à cette situation, Victor Topanou s’interroge sur les répercussions de cette décision : “Comment voulez-vous qu’ils le prennent ? Comment voulez-vous que sa famille le prenne ? Comment voulez-vous que ses amis le prennent ? Et ne serait-ce que le Béninois ordinaire le prenne comment ?”

Visiblement affecté par cette affaire et par l’inefficacité de ses démarches, le député a conclu avec amertume : “Je regrette que je puisse intervenir dans une affaire pareille sans être écouté”, ajoutant avoir l’impression qu'”une machine infernale a déroulé son schéma”.

Auteur

Firmin SOWANOU

Firmin SOWANOU

Directeur de Publication KAFOWEB

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