Paris, une scène anodine transformée en scandale imaginaire. Alors que circulait sur les réseaux sociaux une vidéo d’Emmanuel Macron en déplacement à Kiev, certains internautes, figures politiques incluses, ont alimenté une théorie complotiste suggérant que le président français manipulait de la drogue. En cause : un simple mouchoir aperçu dans ses mains. L’Élysée a décidé de ne pas laisser passer.
Pour la première fois, le compte X officiel de la présidence de la République a réagi à une théorie du complot, rompant avec sa ligne habituelle qui consistait à démentir des rumeurs émanant de médias. Ce nouvel épisode intervient dans un contexte où la désinformation en ligne prend une place croissante dans le débat public, parfois relayée par des personnalités politiques, à l’instar de Nicolas Dupont-Aignan.
🧻 « Ceci est un mouchoir. Pour se moucher »
Dans une publication très symbolique, l’Élysée a publié une photo du fameux mouchoir avec cette légende ironique : « Ceci est un mouchoir. Pour se moucher. » En parallèle, une autre photo montrait Emmanuel Macron souriant aux côtés de dirigeants européens, légendée : « Ceci est l’unité européenne. Pour faire avancer la paix. »
Cette mise au point survient après que le parti Debout la France, fondé par Nicolas Dupont-Aignan, a jeté le doute sur le comportement du président, demandant avec sarcasme : « Mais que cache Emmanuel Macron avec l’air d’un adolescent pris en faute ? »
Désinformation ciblée et menace contre l’unité républicaine
Dans sa réponse, l’Élysée ne s’est pas contentée de l’ironie. Elle a dénoncé une stratégie claire de désinformation visant à fragiliser l’image du chef de l’État et, au-delà, celle de la France. « Quand l’unité européenne dérange, la désinformation va jusqu’à faire passer un simple mouchoir pour de la drogue »*, a déclaré la présidence, qui dénonce l’action des « ennemis de la France, à l’extérieur comme à l’intérieur ».
L’intervention marque un tournant dans la stratégie de communication présidentielle. Loin d’ignorer les fake news issues de sphères radicalisées, l’Élysée choisit désormais d’y répondre directement, quitte à prendre le risque de renforcer leur visibilité – un effet bien connu des spécialistes de la communication : l’effet Streisand.
Vers une nouvelle doctrine de communication présidentielle ?
Face à la multiplication des campagnes de désinformation sur les réseaux sociaux, l’Élysée semble adopter une ligne plus offensive pour défendre la fonction présidentielle et contrer l’érosion de la confiance publique. La cible n’est plus seulement les journalistes, mais bien les écosystèmes complotistes qui mêlent satire, soupçon et manipulation.
Ce nouvel épisode rappelle à quel point, dans une société ultra-connectée, la moindre image peut être instrumentalisée, et que la guerre de l’information ne se joue plus uniquement dans les médias traditionnels, mais surtout sur les plateformes numériques.