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Kémi Séba change de ton et tend la main au président Patrice Talon : quand l’opposition radicale appelle au dialogue national

L’activiste panafricaniste Kémi Séba, longtemps figure de proue de l’opposition au régime béninois, vient de surprendre l’opinion publique par un revirement spectaculaire de sa stratégie politique. Dans une vidéo devenue virale sur les plateformes numériques, particulièrement sur TikTok, celui qui s’était illustré par ses critiques acerbes envers l’administration de Patrice Talon adopte désormais un registre inédit, mêlant respect et exigence démocratique.

Une approche filiale qui marque une rupture

« Je suis votre fils. J’ai l’âge d’être votre fils. Et je vous parle comme à mon père », lance Kémi Séba dans cette séquence qui a provoqué un véritable séisme sur la toile béninoise. Cette déclaration, empreinte d’une symbolique forte dans la culture africaine, contraste radicalement avec le ton combatif qui caractérisait jusqu’alors ses interventions publiques. L’activiste, réputé pour sa rhétorique incendiaire contre les dirigeants africains qu’il accuse de complaisance envers l’Occident, opte cette fois pour une stratégie de réconciliation.

Cette métamorphose discursive ne signifie pas pour autant un abandon de ses convictions. Kémi Séba reconnaît explicitement certaines réalisations du gouvernement Talon, notamment dans le domaine infrastructurel, témoignant ainsi d’une capacité d’analyse nuancée qui tranche avec ses positions antérieures souvent perçues comme manichéennes.

Un appel stratégique à l’ouverture démocratique

Au-delà de cette réconciliation symbolique, l’intervention de Kémi Séba véhicule un message politique précis. Il exhorte le président béninois à initier un « geste d’ouverture » et un « changement de posture », particulièrement envers l’opposition nationale. Cette demande s’inscrit dans un contexte où plusieurs observateurs dénoncent un rétrécissement de l’espace démocratique au Bénin depuis l’arrivée au pouvoir de Patrice Talon en 2016.

L’activiste va plus loin en proposant ses services comme médiateur potentiel, se positionnant comme un « couloir » diplomatique entre le Bénin et les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES). Cette proposition révèle une ambition géopolitique : faire du Bénin un acteur central de la réconciliation régionale, dans un contexte où l’Afrique de l’Ouest traverse une crise institutionnelle majeure avec les récents coups d’État et les tensions entre différents blocs de pays.

Entre pragmatisme politique et vision panafricaine

« Je vous ai combattu, et je vous combattrai tant que vous resterez sourd à ce que ressent la population. Mais je le fais comme un fils qui parle à son père », déclare Kémi Séba, résumant parfaitement cette nouvelle équation politique. Cette formule illustre sa tentative de concilier fermeté idéologique et pragmatisme diplomatique, une posture qui pourrait redéfinir les rapports entre pouvoir et opposition au Bénin.

Cette évolution tactique de Kémi Séba s’inscrit également dans sa vision panafricaniste globale. En encourageant le dialogue entre le Bénin et ses voisins, notamment ceux regroupés au sein de l’AES, il promeut une approche continentale de résolution des conflits politiques, privilégiant les solutions africaines aux problèmes africains.

Un tournant qui interroge l’avenir politique béninois

Cette main tendue de Kémi Séba au président Talon soulève de nombreuses questions sur l’évolution future du paysage politique béninois. Peut-elle catalyser une véritable ouverture démocratique ? Le chef de l’État saura-t-il saisir cette opportunité de dialogue avec une figure influente de la société civile panafricaine ?

L’impact de cette démarche dépendra largement de la réception qu’en fera le pouvoir en place, mais aussi de la capacité de Kémi Séba à maintenir cette ligne d’équilibre entre critique constructive et engagement citoyen. Dans un contexte régional marqué par l’instabilité, cette initiative pourrait constituer un modèle alternatif de gestion des tensions politiques, privilégiant le dialogue à l’affrontement.

L’avenir révélera si cette séquence marque véritablement le début d’une nouvelle ère de concertation nationale au Bénin, ou si elle ne constitue qu’une parenthèse dans un rapport de forces qui demeure fondamentalement inchangé.

Auteur

Firmin SOWANOU

Firmin SOWANOU

Directeur de Publication KAFOWEB

Un commentaire

  1. Zannou Thomas

    Répondre
    20 juin 2025 at 13h34

    Kèmi Séba n’a qu’à rester là où il est . Nous béninois n’avons pas besoin de lui.
    Quand il mentait sur le Bénin de la base Militaire et que le Niger a corsé sa frontière entre nous est ce qu’on est mort ici?
    S’il pense qu’il peut être président au Bénin il se trompe… même un aveugle ne va voter pour lui. Il est cinglé ce garçon .
    Maintenant qu’il voit les élections s’approcher et les Démocrates aussi nuls qu’ils soient ne peuvent pas trouver un bon choix de candidats le propose..il veut se rabaisser pour tromper qui?
    Si jamais il revient au Bénin une autre fois je demande au président Talon de l’enfermer…et qu’il apporte les preuves de ses balivernes.
    Un connards comme lui.
    Président il rêve vraiment hein

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