À l’approche du Conseil national du parti Les Démocrates prévu pour désigner le duo présidentiel de l’opposition en vue de la présidentielle du 12 avril 2026, le député Kamel OUASSAGARI crée la surprise en sollicitant l’avis des militants.
Dans un message empreint de lucidité et de fermeté, l’élu de la 24ᵉ circonscription électorale interroge la base sur l’opportunité de maintenir ou de retirer sa candidature, dans un contexte politique marqué par le débat sur l’auto-parrainage et les restrictions institutionnelles qui, selon lui, fragilisent la démocratie béninoise.
Kamel Ouassagari rappelle avoir consacré plus de deux ans à la préparation de cette échéance présidentielle, en parcourant le pays et en bâtissant une vision politique qu’il qualifie de “réaliste et ambitieuse”. Cependant, il estime que les récentes décisions de la Cour constitutionnelle, notamment celle déclarant irrecevable le recours d’ADELAKOUN et consorts sur la question du parrainage, plongent l’opposition dans un dilemme.
« Le destin du peuple ne doit pas être soumis à la clémence de la mouvance », écrit-il, avant d’en appeler à la lucidité et à la décision collective.
Dans ce message rendu public ce lundi, le député met en garde contre la répétition des “contorsions juridiques” qui, selon lui, ont déjà mutilé la démocratie béninoise lors des scrutins de 2019 et 2021.
Face à cette situation, il propose deux options : poursuivre la lutte malgré les obstacles, ou refuser de légitimer un jeu qu’il juge faussé, en se retirant pour concentrer les forces du parti sur une stratégie plus cohérente et résistante.
Alors que la direction du parti s’apprête à trancher sur le duo de candidats qui portera ses couleurs à la présidentielle, cette sortie du député Ouassagari pourrait influencer le débat interne et relancer les discussions sur la posture de résistance démocratique que doit adopter l’opposition.
Message intégral du député Kamel OUASSAGARI : “Le sacrifice ultime pour la démocratie : nous ne donnerons pas raison à la mouvance !”
Mes chers compatriotes,
Depuis plus de deux (02) ans, j’ai fait de l’élection présidentielle du 12 avril 2026 la boussole de mon engagement. J’ai labouré le terrain avec une détermination inébranlable, loin du confort, pour écouter, comprendre et tisser des liens avec chaque Béninoise et Béninois.
Mon parcours de préparation a été une véritable odyssée : j’ai entrepris des démarches à travers plusieurs pays pour me forger une vision globale, tout en travaillant sans relâche sur le terrain pour asseoir un ancrage politique solide dans chacun des départements de notre pays.
Cet effort colossal a culminé avec la présentation d’un projet politique ambitieux et réaliste, « Renaître Ensemble », fruit d’une préparation méthodique et d’une profonde conviction patriotique.
Mais cette préparation se heurte aujourd’hui à la dure réalité institutionnelle. Au lendemain de la décision de la Cour constitutionnelle déclarant irrecevable le recours de M. ADELAKOUN et consorts sur la question cruciale de l’auto-parrainage, je me trouve face à un dilemme déchirant.
Nous connaissons les précédents : 2019 avec le certificat de conformité et un Parlement monocolore, 2021 avec l’exclusion présidentielle faute de parrainage, 2023 où des militants ont consenti d’immenses sacrifices pour que Les Démocrates participent aux législatives.
Aujourd’hui encore, c’est un sacrifice de nature différente qui nous est peut-être demandé : celui de notre droit à être candidat.
Les leaders de la mouvance chantent déjà que “Les Démocrates n’iront pas aux élections”. Sur quoi fondent-ils une telle certitude ? Sur leur capacité à instrumentaliser la loi et à contrôler le parrainage.
Alors, chers militants, je vous pose la question : que devons-nous faire ?
Devons-nous prendre le risque de l’invalidation ? Ou devons-nous refuser de légitimer un jeu faussé, en nous retirant pour préparer une riposte stratégique ?
Le destin du peuple ne doit pas dépendre de la clémence d’un régime que l’histoire récente nous a appris à ne pas croire.
J’attends vos avis. L’heure est à la lucidité et à la décision collective.
Je vous remercie.
Kamel OUASSAGARI
Député – Parti Les Démocrates
