Cotonou, 11 mars 2025 – Le procès de l’affaire Urbain Pierre Dangnivo s’est ouvert ce matin avec des révélations troublantes de l’accusé Kossi Alofa. Vêtu d’un tissu local bleu ciel à manches courtes et du gilet des détenus, il a pris la parole devant la cour, en compagnie de son coaccusé Donation Amoussou.
Un procès qui reprend les débats sur une affaire vieille de plusieurs années
Dès l’ouverture de l’audience, le président de céans a précisé que ce procès ne constituait pas une nouvelle affaire, mais plutôt une reprise approfondie des débats précédents. Après avoir confirmé la présence des avocats des deux accusés, il a invité les témoins présents à se manifester. Un écran géant a été installé dans la salle pour permettre la communication avec des personnes impliquées dans le dossier mais se trouvant hors du territoire béninois.
Alofa : “On m’a demandé de dire que c’est moi qui ai éliminé Dangnivo”
Interrogé sur sa connaissance de l’ex-haut fonctionnaire Urbain Pierre Dangnivo, Kossi Alofa a nié toute relation avec lui. “Non, je ne le connais pas”, a-t-il affirmé à la barre. Il a cependant reconnu avoir entendu parler de lui dans le cadre de cette affaire.
Il a ensuite laissé entendre que Dangnivo détenait des informations compromettantes pour le chef de l’État de l’époque. Selon Alofa, on lui aurait ordonné d’endosser la responsabilité de sa disparition : “On m’a juste demandé de dire que c’est moi qui l’ai éliminé.”
Un récit d’enlèvement et de détention au Togo
Dans son témoignage, Alofa a relaté un épisode marquant de son parcours. Selon lui, il aurait été enlevé un matin vers 4h, cagoulé et conduit dans un véhicule. Lorsqu’on lui a demandé où il souhaitait aller, il a répondu “au Togo”. Cependant, il affirme avoir été transporté sur une longue distance avant d’être abandonné à Hilacondji, la frontière entre le Bénin et le Togo. Ne sachant où aller, il s’est rendu à la justice togolaise, où il a été placé en détention pendant 17 jours avant d’être renvoyé au Bénin.
Une audience sous tension, en présence des proches de Dangnivo
De nombreux avocats étaient présents, dont Me Olga Annassidé et Me Théodore Zinflou, ainsi que des membres de la famille de Dangnivo, témoins directs de cette audience à rebondissements. La partie civile a exigé la transmission de la liste des témoins, une requête immédiatement satisfaite par la cour.
Ce procès, qui s’annonce chargé de révélations et de tensions, remet en lumière une affaire qui a marqué l’histoire judiciaire et politique du Bénin. Reste à savoir si ces nouvelles déclarations de Kossi Alofa influenceront le cours de la justice.
Un commentaire
ALLADAWEMON HORTENSE PIERRETTE
Que la justice triomphe !
Main la paix ! La paix ! La paix ! Dans mon pays.
justice pour DAGNIVO Urbaine.