Sagbohan Danialou, figure emblématique de la musique béninoise, lève le voile sur l’histoire poignante qui se cache derrière l’un de ses titres les plus profonds : “Amon noudé houn dou”. Plus qu’une chanson, c’est un message de sagesse et un rappel puissant sur la vanité des biens matériels.
Dans une déclaration récente, le maître percussionniste est revenu sur l’origine de cette chanson, qui résonne comme un écho spirituel et philosophique. Il raconte une scène marquante de sa vie : le décès de son oncle, un homme immensément riche, propriétaire de plusieurs immeubles à travers le pays.
Ce jour-là, alors que les pleurs envahissent la maison familiale, Sagbohan reste en retrait, observateur silencieux. Il s’approche alors de l’une des épouses du défunt et lui pose une question simple, mais profonde :
« Tantie, maintenant que Tonton est décédé, à qui appartiendront tous ses biens ? »
La réponse qu’il reçoit bouleverse son regard sur la vie :
« Mon fils, laisse tomber. Même moi sa femme, je ne lui appartiens plus… »
Ces mots ont profondément marqué l’artiste, qui a alors compris que la mort efface toute possession, toute emprise sur ce que l’on croit durable. C’est de cette révélation qu’est née “Amon noudé houn dou”, une chanson devenue un hymne à la conscience, à la modestie et à la sagesse.
« Comme la Bible l’a dit, vanité des vanités… », conclut Sagbohan Danialou, rappelant à chacun que les biens matériels sont éphémères, et que seule la sagesse intérieure traverse le temps.
À travers cette œuvre, l’artiste ne chante pas seulement : il enseigne.


















