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Patrice Talon, entre bilan, introspection et promesse d’un retrait total de la politique après 2026

Dans un entretien accordé à Jeune Afrique, le président béninois Patrice Talon se livre à une rare introspection après neuf ans à la tête du pays. Il évoque son évolution personnelle, défend son style de gouvernance face aux critiques et dévoile ses intentions après son départ du pouvoir.

Interrogé sur son changement après presque une décennie à la présidence, Talon admet qu’il n’est “jamais le même”. “On évolue, on se patine, on s’assouplit”, confie-t-il. S’il assume avoir parfois dû “forcer la marche” pour transformer le Bénin, il estime avoir gagné en patience et en sagesse avec le temps.

Sur les accusations de dérive autoritaire qui lui sont adressées, il se défend : “Je connais mon caractère, il est fort et peut donner cette impression. Mais c’est une caricature. Il s’agit en réalité de volonté, d’une ferme volonté.” Il revendique sa détermination et sa capacité à prendre des décisions difficiles, sans pour autant se considérer comme un dirigeant autoritaire.

L’un des grands objectifs de son mandat était de favoriser l’émergence d’un “Béninois nouveau”. À ce sujet, il se dit satisfait du chemin parcouru : “Je crois que oui. L’état d’esprit de mes compatriotes a profondément changé. Et c’est sans doute la plus belle chose que nous ayons réussie ensemble.”

Alors que son départ approche, Patrice Talon se projette déjà dans sa vie après la présidence. “Sortir, me promener dans les rues, aller au marché, au cinéma, sur la plage, jouer à la pétanque… tout cela me manque. Je suis pressé d’être un consommateur des progrès de mon pays et d’être le témoin des réalisations de mon successeur, qui, je le souhaite, fera mieux que moi.”

Conscient des tensions qui peuvent exister entre un président sortant et son successeur, il assure qu’il ne cherchera pas à s’accrocher au pouvoir : “Les anciens présidents rechignent souvent à redevenir de simples citoyens. Ce ne sera pas mon cas. Je serai politiquement inexistant.” Même en cas de désaccord avec les décisions du futur chef de l’État, il affirme ne pas vouloir intervenir : “Je n’exclus pas de jouer un rôle social particulier, mais je n’ai aucune ambition, aucune envie de m’occuper de ce qui ne me regardera plus.”

À travers ces confidences, Patrice Talon trace les contours de son héritage politique et se présente comme un chef d’État déterminé à tourner définitivement la page après 2026. Reste à voir si cette promesse tiendra face aux réalités du pouvoir et aux sollicitations futures.

Auteur

Firmin SOWANOU

Firmin SOWANOU

Directeur de Publication KAFOWEB

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