PORTO-NOVO – Une offensive parlementaire inédite secoue l’hémicycle de l’Assemblée nationale béninoise. Le député Kamel Ouassagari, accompagné de onze autres élus de l’opposition, a lancé une vaste opération de transparence en adressant une série de questions directes au gouvernement sur les rémunérations des plus hautes personnalités de l’État.
Une demande de transparence sans précédent
L’initiative parlementaire cible directement les sommets du pouvoir exécutif. Les députés contestataires réclament des informations précises sur les salaires du président de la République Patrice Talon et de la Vice-présidente Mariam Chabi Talata. Cette démarche marque une escalade dans l’exigence de redevabilité financière des institutions publiques.
L’interpellation s’étend également aux membres du gouvernement, révélant une volonté systématique de lever le voile sur les rémunérations de l’ensemble de l’équipe dirigeante du pays.
Un contrôle élargi aux institutions et agences stratégiques
Au-delà du pouvoir exécutif, l’offensive de l’opposition englobe les présidents des autres institutions républicaines. Cette approche holistique témoigne d’une stratégie coordonnée visant à obtenir une photographie complète du système de rémunération des hautes fonctions publiques.
Les directeurs généraux des agences étatiques stratégiques ne sont pas épargnés par cette vague d’interpellations. La Société d’Infrastructure et d’Aménagement du Territoire (SIRAT), la Société d’Infrastructures et de Maintenance Urbaine et d’Assainissement (SIMUA), ainsi que la Loterie nationale du Bénin figurent explicitement dans le viseur des parlementaires.
Des documents officiels réclamés
Les députés ne se contentent pas de demandes générales. Ils exigent la production de pièces justificatives concrètes : fiches de paie détaillées et décrets portant détermination des traitements, avantages et indemnités. Cette précision procédurale révèle une préparation minutieuse de leur démarche et une connaissance approfondie des mécanismes administratifs.
Un enjeu de gouvernance démocratique
Cette interpellation collective illustre le rôle de contrôle du Parlement et s’inscrit dans une dynamique de renforcement de la transparence dans la gestion des finances publiques. Elle témoigne également de la vitalité du débat démocratique au sein des institutions béninoises.
La réponse du gouvernement à ces questions parlementaires sera scrutée de près, tant par l’opinion publique que par les observateurs de la vie politique nationale. Connaissant le gouvernement béninois avec ses réformes de transparence menées depuis 2016, il ne devrait pas tarder à apporter les preuves demandées pour cette fois-ci également. Cette interpellation constituera un test significatif de la continuité de l’engagement des autorités en faveur de la transparence dans la gestion des deniers publics.

